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Je suis Légion et ses Chroniques

À l’occasion de la sortie de « Les Chroniques de Légion« , je vais faire un petit retour sur la magnifique trilogie « Je Suis Légion » de Fabien Nury et John Cassaday pour ceux qui ne la connaîtrait pas encore.

Alors le Seigneur s’approcha de l’homme, et lui demanda son nom :
« Légion », dit l’homme, « Car nous sommes nombreux. »
Marc, 5.9

Couv Je suis Légion T1
Tome 1 – Le Faune Dansant
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2004
Couv Je suis Légion T2
Tome 2 – Vlad
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2006
Couv Je suis Légion T3
Tome 3 – Les Trois Singes
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2007

Le mythe de la vie éternelle aura fait couler des fleuves d’encre et de pigments depuis les débuts de l’humanité. L’homme n’a de cesse que de vaincre la mort, alors qu’il excelle dans l’art de la donner, mais ça c’est un autre débat qui n’a pas forcément sa place ici.
Il n’est pas étonnant donc d’avoir vu fleurir de nombreuses légendes tenaces : Homme qui ressuscite, Phénix qui renaît de ses cendres, Saint-Graal, Fontaine de jouvence, entre autres, mais aussi et surtout dans le cas qui nous intéresse : Vampires !

Oui, le vampire, vous savez, ce mec blafard comme un lave-linge, qui ne se reflète pas dans les miroirs, se transforme en Batman chauve-souris pour se déplacer plus rapidement, ne supporte pas l’ail et le soleil (on en déduit qu’il y en a très peu dans la région de Nice), dort dans un cercueil et a la fâcheuse manie de transpercer à coup de canines hypertrophiées la jugulaire de jeunes vierges tombées sous son charme.

Immortalisé par Bram Stoker, le personnage du Comte Dracula en est l’archétype originel.
Notons au passage que Bram Stoker c’était inspiré d’un prince de Valachie du XVe siècle tout à fait réel lui , Vlad III, réputé pour sa cruauté et sa manie d’empaler pour un oui ou pour un non les fâcheux qui avaient eu l’impudence (et surtout l’imprudence) de le contrarier.
Cette légère digression historique me permet de revenir à Légion, en effet, Fabien Nury s’est inspiré du même personnage historique pour son scénario, tout en étant plus fidèle à la légende que Bram Stocker (voir l’article Wikipédia sur Vlad Dracul) et de sa lutte pour le pouvoir, bien réelle, avec son frère Radu.

Avertissement : à partir d’ici commence la zone de SPOIL potentiel.

Pour Fabien Nury, pas d’ail, de chauves-souris, de canines, de miroir et autres crucifix, le strigoï survit grâce à une particularité sanguine le rendant potentiellement immortel.
Pour être clair, le sang de Vlad et Radu est le siège de leur personnalité, est animé d’une vie propre et se comporte de façon parasitaire en s’introduisant dans le corps de la (des) victime(s), une fois le sang assimilé, l’hôte est entièrement contrôlé par le donneur.
De telle manière, les deux Strigoïs survivent depuis le XVe siècle en changeant d’hôte au gré de leurs besoins, leurs desseins, mais aussi leurs nécessités car parfois c’est une question de survie pour eux, dans ce dernier cas, un animal peut être le récipiendaire de leur sang.

Planche Je suis Légion T1
Tome 1 – Le Faune Dansant
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2004
Planche Je suis Légion T2
Tome 2 – Vlad
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2006
Planche Je suis Légion T3
Tome 3 – Les Trois Singes
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2007

L’action prend place, dans le premier album, à l’un des moments les plus troublés de notre histoire : la seconde guerre mondiale. Dans ce contexte historique, Vlad évolue sous les traits d’une enfant roumaine servant d’expérience dans un programme secret nazi visant à créer le soldat parfait à partir d’untermenschen.
Quel espoir pour les nazis, que de contrôler à partir d’un seul esprit une troupe de soldats insensibles à la douleur et dont l’éventuelle perte n’indignera aucun haut dignitaire puisque aucun brave soldat aryen n’aura péri dans l’assaut, seulement quelques prisonniers de guerre voir des juifs, des slaves ou des roms.

Au même moment, à environ 2500 km de là, à Londres, Victor Thorpe meurt dans d’étranges circonstances, suffisamment étranges pour déclencher une enquête.
Ce n’est pas tous les jours que l’on trouve un cadavre qui s’est auto-égorgé sans laisser une trace de sang !
Et en période de guerre, lorsque l’on sait que cet homme était riche et très influent, ça devient directement une affaire d’état.
Stanley Pilgrim et son équipe sont chargés de l’enquête et leurs soupçons se dirigent assez rapidement vers Peter Wilkes, ce qui est dramatique, cet homme ayant accès au War Office où siège aussi Sir Winston Churchill et donc accès à tout le renseignement stratégique anglais.

Vous l’aurez compris, Victor Thorpe, Peter Wilkes ne sont qu’une seule et même personne : Radu !

Radu poursuit une quête personnelle bien plus importante a ses yeux que la guerre mondiale qui déchire le monde des hommes : La destruction pure et simple de son frère Vlad !
Leur lutte fratricide les conduira sur les différents fronts d’opération de l’ouest et se conclura bien évidemment par la confrontation attendue.

Nous avons donc un scénario original aux multiples rebondissements et sans temps morts excessifs, servi par un dessin réaliste de John Cassaday qui distille avec brio les cadrages et les sorties de cases sans en faire trop. Les trois albums se lisent facilement mais demandent un peu de calme pour bien appréhender les différents personnages, les implications de leurs actes; à ne pas lire dans le métro ou entre deux tâches ménagère donc.

Voilà pour « Je Suis Légion », intéressons-nous maintenant aux « Chroniques de Légion », ici Fabien Nury a choisi de faire appel à plusieurs dessinateurs, j’avoue que sur le coup ça m’a un peu ennuyé, je ne suis pas super fan de ce genre d’expérience.
Mais d’un autre coté, quand la couverture et le premier récit sont mis en valeur par Mathieu Lauffray, on ne fait pas le difficile longtemps, quelle belle carte de visite !

Couv Chroniques de Légion T1
Les Chroniques de Légion – Livre 1
© Fabien Nury – Mathieu Lauffray
Glénat 2011
Planche Chroniques de Légion T1
Les Chroniques de Légion – Livre 1
© Fabien Nury – Mathieu Lauffray
Glénat 2011

Je dois avouer toutefois, qu’une fois l’album ouvert, même si la transition entre les différents dessinateurs est évidente, elle n’est pas choquante. C’est dû à mon humble avis à la structure de l’ouvrage : quatre dessinateurs, quatre époques de la vie de Vlad et Radu.
Nous voici projeté à l’origine de la saga au XVe siècle avec Mathieu Lauffray, puis au XVIe siècle avec Mario Alberti, puis en plein cœur de la retraite napoléonienne de Russie avec Zhang Xiaoyu et finalement à la fin du XIXe siècle avec Tirso, chapitre final où nous retrouvons le jeune Victor Thorpe qui réapparaîtra très brièvement dans le Tome 1 de Je Suis Légion.
Du coup ces changements de mains, ne sont pas préjudiciables à une lecture sereine de l’album, la palette chromatique est relativement raccord d’un chapitre à l’autre et contribue à conserver l’immersion dans le récit.

Sachant que les Chroniques de Légion, sont une tétralogie, je me pose quelques questions et en suis réduis à des conjectures hasardeuses. Il est possible qu’une simple recherche Google réponde à mes interrogations, mais je vais quand même émettre mes hypothèses et les soumettre à votre légendaire sagacité* :
Quatre volumes sont prévus, seront-ils avec les même dessinateurs ?
Étant donné que 4 périodes courent de la genèse au dénouement, est-ce que dans les prochain volumes chaque chapitre reprendra là où le précédent c’est arrêté ??
Ou alors ce seront d’autres créneaux de temps et angle de point de vue ?

Ce ne sont pas de bien grandes interrogations mais si vous détenez une réponse fiable, faites m’en part, j’éditerai le billet ;)

*Je tiens mes lecteurs en haute estime n’est-ce pas ?

La Licorne

Avant Galilée (1564-1642), la terre était plate, et l’univers tournait autour. Toute autres considérations sur une planète sphérique, un système solaire ou la théorie de la gravité vous eut valu le bûcher pour hérésie, sans omettre le douloureux passage par la question préparatoire puis la question préalable !
Et si… et si la terre avait été réellement plate ?
Et que suite à des modifications d’ordre métaphysique elle était devenu ronde petit à petit au cours de la renaissance ?
Un peu barré comme concept non ?

Bien, alors comme une planète plate qui se métamorphose est un concept un peu trop gros, appliquons ce principe à l’être humain, mais l’être humain dans sa physiologie profonde.
Au moyen-âge, point d’autopsie réprouvée par l’église, point de microbes non plus, Louis Pasteur ne naîtra qu’en 1822.
Au moyen-âge donc, le corps humain est considéré comme constitué principalement de quatre humeurs différentes : le sang, la bile, l’atrabile et le phlegme ; la maladie proviendrait d’un déséquilibre entre ces dernières; « les sautes d’humeur » viennent aussi de là.
Et si… et si le corps avait été effectivement composé d’humeurs et que suite à des manipulations génétiques doublées d’un peu d’évolution darwiniste nos corps c’étaient peu à peu métamorphosés pour devenir ceux que nous connaissons aujourd’hui ?
Toujours un peu barré comme concept mais plus plausible…
Suffisamment acceptable en tout cas pour en faire un scénario épique et moderne de Bande-Dessinée, j’ai nommé : La Licorne de Mathieu Gabella et Anthony Jean aux éditions Delcourt !

Difficile de mettre La Licorne dans une case pré-formatée, ce n’est pas vraiment du « capes et épées », c’est trop récent pour être du médiéval fantastique et trop vieux pour être du steampunk. Il faudrait presque inventer une case spéciale, genre « Historic Fantasy ».
J’ai découvert La Licorne il y a à peu près deux ans, lors d’une petite rencontre entre Yiunautes du coté de Saint-Germain. Nous échangions nos sentiments sur quelques albums marquants quand Lordstone c’est mis à me faire la promo de cette série, faut croire qu’il a été convainquant, puisque je suis rentré chez moi avec l’album sous le bras et que depuis j’ai investi dans les suivants !

Pour info, trois albums sont déjà parus, et le quatrième et dernier tome (62 planches) ne devrait plus tarder.

Couv La Licorne T1
Tome 1 – Le Dernier Temple d’Asclépios
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
Couv La Licorne T2
Tome 2 – Ad Naturam
© Gabella – Jean – Delcourt 2008
Couv La Licorne T3
Tome 3 – Les Eaux Noires de Venise
© Gabella – Jean – Delcourt 2009

On va pas donner dans le résumé exhaustif ni dans l’analyse poussée du dessin, des tas de sites le font mieux que moi et ce n’est pas mon but, mais si je peux contribuer à vous donner envie de commencer la série, je m’estimerai amplement satisfait, le bonheur est dans le partage.
Comme on ne juge pas un livre à sa couverture voici dans l’ordre, trois planches tirées de chacun des tomes paru, vous pourrez y admirer la qualité du dessin et constater que cette qualité perdure d’album en album, ce qui n’est pas toujours le cas dans la production BD actuelle malheureusement.
J’ai choisi ces planches avec soins pour vous dévoiler très succinctement le scénario de façon visuelle.

planche La Licorne T1
Tome 1 – Le Dernier Temple d’Asclépios
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
planche La Licorne T2
Tome 2 – Ad Naturam
© Gabella – Jean – Delcourt 2008
planche La Licorne T3
Tome 3 – Les Eaux Noires de Venise
© Gabella – Jean – Delcourt 2009

Avertissement : à partir de ce point, on peut parler de SPOIL.

Paris XVIe siècle, Ambroise Paré chirurgien peu orthodoxe puisque formé à la dure sur les champs de bataille royaux, pratique une médecine « moderne », aujourd’hui on dirait invasive, pour cela il est méprisé par les médecins « académiques » qui voient en lui, au mieux un barbier (sa formation initiale), au pire un boucher, en tout cas un ignare indigne de la Faculté qui ne connaît même pas le latin. Pour être honnête, ce mépris est réciproque, Paré n’est guère enthousiasmé par la médecine « astrologique » et ne tient pas en haute estime ses collègues de la Faculté de médecine qu’il considère comme des charlatans passéistes.

Toujours est-il que quand des anatomistes de renom commencent à mourir dans d’étranges circonstances, circonstances d’autant plus étrange que certain d’entre-eux sont déjà sensés être morts depuis plusieurs années, Ambroise Paré se retrouve malgré lui aspiré dans la tourmente d’une conspiration internationale où les deux factions, les Asclépiades et l’Église, s’affrontent dans une guerre manichéenne.
Les uns pour obtenir la suprématie sur l’espèce à l’aide d’une des premières armes bactériologiques a grande échelle, les autres pour sauver les primordiaux et l’espèce humaine de cette menace.

Ah oui.. vous avez noté ? j’ai utilisé le terme « les primordiaux », kesako les primordiaux me direz-vous ?
Le primordiaux vous les connaissez sans aucun doute, il hantent nos légendes : Centaures, Vouivres, Sirènes, Dragons, Hydres, Manticores
Ils sont aussi vieux que l’humanité, peut être plus vieux même. Leur anatomie est semblable à celle des premiers humains, régie par les humeurs, sauf qu’au moment ou Paré intervient dans l’histoire, les primordiaux sont en voie de disparition, en effet une espèce ne peut survivre sans l’autre et malheureusement comme l’espèce humaine mute, les primordiaux s’éteignent.
Les Asclépiades, société secrète de médecins tenants de l’anciennes médecine « humeur + astrologie », démontrent à Ambroise Paré que quelqu’un, non seulement joue avec l’anatomie humaine, mais en plus créé un virus à partir du venin de l’hydre : la vermine, capable de décimer tous les primordiaux et de déclencher une pandémie chez les humains.
Le salut ne peut venir que d’un primordial : La Licorne.

La Licorne conte donc leurs aventures, de France au nouveau monde en passant par Venise…

Bien entendu comme dans tous les bons romans épiques nous avons les ingrédients nécessaires à une intrigue trépidante : Médecins influents, légendes vivantes (Nostradamus ou Léonard de Vinci), sociétés secrètes, méchants très très méchants, agent double, traîtres, pontifs retors, courses poursuites, combats, sex… ah non, pas de sexe… Comme quoi une bimbo à gros seins n’est pas toujours indispensable à la qualité d’un récit !

Pour les amateurs d’albums « avec bonus », notez que les tomes 2 et 3 en première édition sont fournis avec un cahier graphique de 8 pages. Je n’ai malheureusement que le tome 3 en première édition, mais ça me permet de vous en montrer deux extraits de belle facture :

Cahier La Licorne T3
Tome 3 – Cahier exclusif première édition
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
Cahier La Licorne T3
Tome 3 – Cahier exclusif première édition
© Gabella – Jean – Delcourt 2008

Vous aimez les belles intrigues n’hésitez-plus, foncez vous offrir La Licorne !

Mise en abîme

Je ne sais pas si on peut réellement parler de mise en abîme mais le concept me plaît.
Un genre de jeu de poupées russes, de boîtes gigognes qui ne finissent pas de s’emboîter les une dans les autres.

Prenez, des cadavres, une anthropologue judiciaire de renommée mondiale qui participe à des enquêtes et écrit des romans secouez le tout et vous obtenez… Bones

Oui Bones, la série de M6, il m’aura fallu 6 saisons pour entrevoir au générique la mention « inspiré de fait réel », ça m’a intrigué et quelques clics plus tard, me voilà moins ignorants.
Si vous voyez où je veux en venir c’est que vous savez déjà tout et vous pouvez passer votre chemin !
Les autres restez, c’est assez passionnant.

Il existe une femme, réelle, du nom de Kathleen Reichs qui exerce le métier d’anthropologue Judiciaire au Laboratoire de Sciences Judiciaires et de Medecine Legale de Montréal (Québec), métier où elle excelle. Sa réputation l’entraine des charniers du Rwanda à ceux du Guatemala et plus récemment aux décombres de Ground Zero pour aider les enqueteurs à identifier les cadavres.

couverture Déjà Dead
© Kathy Reich 2010
source : http://kathyreichs.com/about-kathy/

Ça vous rappelle quelqu’un ?
Oui ! Temperance Brennan, l’héroïne de la série Bones, tout à fait !

couverture Déjà Dead
© FOX – Extrait partiel – source : http://www.fox.com/bones/photos/#extras/bones:4720852

Et bien figurez-vous que Kathy Reichs, en plus de son métier d’antropologue judiciaire écrit des livres dont l’héroïne est Temperance Brennan !

Dans Bones, Temperance Brennan écrit aussi des romans à succès mais son personnage principal ne porte évidemment pas son nom, non, il se nomme simplement Kathy Reichs !
Pas mal non ?
Moi j’aime bien…
Donc je résume : Kathy écris des scénari dont l’héroïne, Temperence écrit des livres sur Kathy, c’est bien une mini mise en abîmes non ?
Maintenant je me pose la question :: est-ce que la Kathy des livres de Temperence écrit des livres sur Temperence ??? Mmmhh ?? Je crois qu’on ne le saura jamais ! :)

Comme je suis curieux de nature je me suis fait livrer par une célèbre horde de guerrières à cheval trois des quatorze romans de Kathy Reichs.
Anecdote coquette : l’application iPhone de Amazon est tellement bien foutue que j’en ai reçu deux en langue anglaise… D’un autre coté, c’est piégeux les titres sont en « franglais » en clin d’œil au lieu où se déroule l’action Death du Jour et Déjà Dead !
y’a plus qu’a renvoyer…

Premier conseil : il faut se « déshabiller » des images de la série pour s’imprégner des nouveaux personnages et éviter de voir ceux de la série; conseil valable aussi pour la demie douzaine de romans de Jeff Lindsay dont le héros est le célébrissime Dexter.
Je dois avouer que contrairement à ce que je pensais, c’est assez facile !
En effet Brennan et Brennan ont assez peu de choses en commun hormis leur patronyme et leur métier.
Là où Brennan-bones est froide, supérieurement intelligente, incapable d’empathie, Brennan-Reichs est plutôt une battante, alcoolique repentie, peu en phase avec l’autorité hiérarchique et légèrement trop impliquée par les victimes de sa table en inox. Contrairement à Brennan-bones, Brennan-Reichs connaît la vie de famille, elle est divorcée avec une fille adolescente.

Ici foin de Seeley Booth et d’équipe de scientifiques doux-dingues infaillibles , Brennan-Reichs à plutôt affaire à des expert médico-légaux poussiéreux tels qu’on les imagines dans les romans de San Antonio, des rapport conflictuels avec les officiers de police, surtout un en fait, avec qui elle est contrainte de collaborer. Inutile d’imaginer une amourette naissante entre ses deux-là qui se détestent cordialement !
Ah ! il faut oublier aussi Washington DC, l’action se déroulant dans la Belle Province à Montréal.
Bref assez peu de points communs donc entre la série et le roman.

Et pourtant le roman se laisse lire docilement, l’action n’est pas trop rapide mais le rythme reste fluide. Un autre écueil a été évité avec brio : les descriptions ne sont pas trop techniques malgré une vraisemblance médico-légale étudiée et assez poussée. Le coté Québecois apporte un peu de fraîcheur et nous change du coté « América forever on est les meilleurs » . Je me dois de préciser toutefois que Temperence Brennan est américaine et travaille à Montréal.

Attention la suite de l’article peut contenir un certain nombre de Spoils

J’ai commencé, assez logiquement, par le premier roman Déjà Dead, paru en 1997.

couverture Déjà Dead

Temperence Brennan que tout le monde appelle Tempe doit intervenir pour identifier les restes d’un corps humain trop décomposé pour une identification classique. Le corps démembré a subi de nombreux outrages. En étudiant le corps, Tempe perçoit presque instinctivement des similitudes avec un cas étudié auparavant.
De fil en aiguille et malgré la réprobation de la police locale et surtout de l’inspecteur Claudel qui la déteste, Brennan se lance dans une enquête parallèle qui la met sur la piste d’un probable serial killer.
Probable car il n’existe aucun dénominateur commun entre les victimes si ce n’est la méthode de démembrement.
En plus de cette investigation qui la ronge Temperence doit gérer à distance sa fille adolescente en pleine période de conflit mais aussi son amie d’enfance Gabby qui se fourre dans des situations impossibles.
Qui se ressemble s’assemble dit-on, le fait est que Brennan est très forte aussi pour se mettre dans la panade, à tel point, qu’elle finit par attirer l’attention du tueur qui lui laisse un message plus qu’explicite dans son jardin.
Son angoisse atteindra son paroxysme quand Gabby et sa propre fille deviendront les cibles du tueur.

D’une facture assez classique pour un premier thriller, Déjà Dead, n’atteint pas pour moi la qualité d’un Maxime Chattam, même si le rythme est présent, les personnages attachants et l’intrigue intéressante quoique relativement prévisible sur la fin.
mais comme je viens de le préciser, c’est un premier roman, et les premiers Chattam sont logiquement loin de valoir les derniers parus. Il est donc logique que je persévère, puisque cette lecture m’a plu et que je me plonge dans les romans suivant de Kathy Reichs.
Enfin, dès que j’aurais réussis à le obtenir en français ! :)

Note : Pour illustrer ce billet j’ai utilisé des visuels, sur lesquels je n’ai aucun droit, provenant des sites officiels. Je les retirerai à la moindre réquisition des ayant-droits des sites cités. Il est donc possible qu’à l’heure où vous lirez ces lignes (aujourd’hui ou dans dix ans) les visuels ne soient plus disponibles, je m’en excuse par avance.

4e Festival BD Bulles de Mantes 2011

leaflet Bulles de Mantes
© Jean-François Charles 2011 – Création/AR’MLJ
Mantes-la-Jolie est une ville qui traîne une réputation sulfureuse. Qui n’a pas entendu parler du Val Fourré ? Une de ces cités-dortoirs qui fait régulièrement la manchette des journaux régionaux et parfois même nationaux.
Donc quand j’ai projeté de me rendre au 4e Festival de BD Bulles de Mantes, je m’attendais à me retrouver dans une MJC de banlieue, et oui, moi aussi j’ai des à-priori comme la majorité des habitants de notre beau pays…
c’est moche, je sais !

Seulement voilà, Mantes-la-Jolie est la commune possédant la troisième plus grande superficie d’Île-de-France après Paris (et mon Argenteuil natal), une une commune qui c’est développée tout en longueur le long d’un des méandres de la Seine sur près de 6km, les quartiers sont donc relativement éloignés les uns des autres. À mon arrivée dans la ville, j’ai été étonné de découvrir une ville pleine de charme avec une magnifique Collégiale du XIIe siècle et un patrimoine historique qui me fera certainement revenir traîner mes guêtres dans le quartier.
Comme quoi, il ne faut pas prêter plus d’attention que ça aux réputations toutes faites, je tacherai de m’en souvenir.

Bien, c’est pas tout ça, mais je suis parti un peu « à l’arrache » et maintenant il faut que je trouve le lieu du Festival, après avoir tourné un peu dans le secteur (noter au passage que Mantes-la-Ville et Mantes-la-Jolie sont deux entités distinctes, ça évitera de tourner autant la prochaine fois) je fini par arriver au bon endroit, par Limay, au pied du pont qui mène à l’Île-aux-Dames, île qu’il faut traverser dans sa longueur pour arriver via un petit pont sur l’Île-l’Aumône qui accueil le parc des expositions.
ces deux petites îles qui occupent le méandre sont étroites et vertes et accueillent des équipement sportifs et culturels, aujourd’hui, il fait beau c’est un plaisir que d’y déambuler en regardant un petit voilier, voguer sur la Seine à travers le rideau d’arbres, ça a un petit coté « impressionniste » comme vision, qui n’est pas pour me déplaire

Autre bonne surprise, l’entrée est gratuite, pratique qui devient rare, mais en plus on vous remet un « petit » dépliant 10×21 qui une fois ouvert fait la bagatelle de 42×59 (A2) avec au recto le programme du festival (qui se déroule sur trois jours) et au verso l’affiche du festival… sympa !
D’ailleurs vous pouvez l’admirer fermé ci-dessus. Mon fils qui m’accompagnait a aussi eu le droit à deux petit magazines avec des petites BD, tout le monde est gâté.

Au premier abord, le site se présente comme une grande cour gravillonnée, avec une disposition en forme de U, à droite le pavillon N°5, qui accueille le festival proprement dit; en face la scène où un groupe de musicien ne tardera pas à jouer; à gauche la traditionnelle buvette, qui accompagne aussi sous le même chapiteau ouvert quelques associations locales, dont une de modélisme nautique avec un bassin pour les initiations. (ne pas oublier, le thème du festival est « mer et navigation » ).
Par la suite je découvrirai un autre pavillon un peu plus loin sur la gauche dédié au Manga, je m’y intéresserai assez peu vu que la semaine prochaine, je vais à Mangachamp avec mes loulous.

Vue de la scène et de la buvette

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
Vue de l’espace associations

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
Les amateurs de manga !

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011

Petit avertissement : les photos ont encore une fois été prisent avec mon iPhone 3G qui commence à accuser son âge, mes excuses pour la pauvre qualité des clichés et vivement la WWDC qui devrait annoncer le prochain renouvellement de mon précieux. :)

Arrivé dans le pavillon 5, la disposition est assez classique : Boutique avec les albums des auteurs en dédicace, deux allées dédiées aux dédicace, un espace ludique pour les plus jeunes (ça c’est pas systématique, ça vaut donc le coup d’être signalé), et enfin l’espace dédié aux boutiques où l’on trouve comme d’habitude de la BD neuve, de l’occasion, des raretés, des ex-libris, des goodies… le pavillon n’est pas énorme (environ 600m2) mais on a pas la sensation de se marcher sur les pieds, d’un autre coté, il fait beau, c’est dimanche après midi, les visiteurs ne sont peut-être pas si nombreux, en tout cas on ne ressens pas une sensation d’étouffement ou de bousculade désagréable.

L’habituelle cohorte des chasseurs de dédicace est présente, vous savez ces groupe de gens qui arrivent par groupe de trois à cinq et qui font dédicacer la moitié de leur bibliothèque, il y aussi les insupportables « sacs tampon », sacs à dos qui sont sensés représenter une personne réelle genre « faites vous chier à attendre, moi je pose mon sac qui garde ma place et je vais me balader », je ne comprends toujours pas que l’on accepte ces « files d’attente virtuelles », c’est un manque de correction vis-à-vis des gens qui font réellement la queue. je dois être vieux jeu…

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011

Après un rapide tour des lieux, mon choix de dédicace se portera sur Tacito, en effet, vu mon coté « vieux jeu » annoncé plus haut, je suis bien obligé de cibler mes dédicaces, je pars rarement avec plus de deux dessins sur ce genre de manifestation. De plus J’avais dans l’intention de faire deux fois la queue pour faire plaisir à un ami, malheureusement la suite des événements m’a contraint à trouver un plan B.
Et oui, j’ai encore une fois été victime de la « queue virtuelle » mais avec une variante, comme l’allée était étroite, les sacs étaient sur le coté pour pas gêner le passage… splendide ! du coup, de cinq personne devant moi, nous sommes montés à dix le temps que mon tour arrive !
Le pauvre Tacito, qui essayait de suivre le mouvement avait jugé bon de stopper la file deux personnes après moi pour gérer sont temps au mieux (il prends un certain temps pour faire une chouette dédicace), sauf que lui non plus n’avait pas repéré les sacs !!!
Donc j’ajouterai que c’est aussi un manque de correction vis-à-vis des auteurs !
Ami « sac-tampon » si tu me lis….

Du coup, de 20 minutes par dédicace, Tacito a été obligé d’accélérer le rythme et est passé à dix minutes chrono, la qualité s’en est un peu ressentie (pour avoir vu les premières et les dernières, je sais de quoi je parle), par contre c’est un auteur très agréable, qui parle et est souriant même après deux jours de marathon festivalier.
Comme une malédiction n’arrive jamais seule, je n’ai pas pu faire faire ma dédicace sur mon livre d’or, en effet Tacito « bloque » dessus, d’après lui il les « foire » systématiquement et préfère s’en occuper à tête reposée à la maison. je peux comprendre…
Tacito, si tu me lis, je te l’envoie quand tu veux ! :)
Hum… ça coûte rien d’essayer ^^

Comme je suis un grand fan de l’affiche Métal et BD, j’ai lui aie demandé une Claudia avec une guitare électrique, à son grand désespoir je dois dire. Le pauvre, en fin de festival, ça se fait pas d’avoir des exigences pareilles, mais bon, on est métalleux ou on ne l’est pas ! ^^

Allez trêve de Blabla on passe aux choses sérieuses :

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011

Et, après 1h30 d’attente voici enfin le résultat, avec mon fameux « plan B »,
tu devrais la recevoir bientôt Fif, je me contenterai de la version numérisée !
leaflet Bulles de Mantes
© Tacito 2011

Oh dis moi oui, Enki !

Juste un petit billet en mode « j’me la pète », j’ai réussi à obtenir ceci :

Dédicace Enki Bilal
© Enki Bilal 2011

Avec donc en prime le dernier Bilal que je n’ai pas encore lu, mais ça ne saurait tarder.

Couverture Julia & Roem
© Enki Bilal – Casterman 2011

J’espère qu’il sera un peu moins obscur que la série, Le Sommeil du Monstre, qui j’avoue me gavait franchement vers la fin. Au point que j’en ai carrément zappé Animal’z, à voir… (à lire !).
Je vous ferai un petit topo, si il m’inspire sinon je passerai l’expérience sous silence.
Oui, je le rappelle : Je ne suis pas là pour casser de l’auteur, je partage ce que j’aime, éventuellement je dis que je n’ai pas apprécié, mais après, c’est à vous de juger.

Urgences de nuit

Encore une fois je m’y retrouve et j’y retrouve ce monde qui n’existe nulle part ailleurs.
Monde de nuit, à la frontière entre la douleur, la violence et la patience.

Avec parfois un sourire, comme celui de cette adorable vieille dame un peu replette qui apres avoir salué poliment tout le monde (c’est rare en ces lieux) propose un petit billet au pompier accompagnateur. « non madame, je ne peux pas l’accepter, gardez-le et au moment des calendriers, vous ferez un don », « Et bien considérez que c’est un don ! » petit rire, fin de non recevoir.

Mais les gentilles petites vieilles sont rares. Ici on croise plutôt ce genre d’énergumène : un peu ivre, ensanglanté, qui réclame un verre d’eau, ne tient pas en place et sort tout les quarts d’heure pomper son rouleau de nicotine salvateur, puis rentre s’empare du téléphone sur le guichet et passe ses appels perso…

Et la ronde, le ballet incessant des ambulances et des ambulanciers qui déposent, reprennent, embrassent l’infirmière et lui lancent un « à tout à l’heure ! » chargé de sens.
Mais quel sens !

Il y a aussi les improbables Bidochons, qui arrivent en couple pour visiter un patient, ces deux là n’auraient pas déparé dans les Deschiens ou le reportage le plus caricatural de Groland.
Pourtant ici, ils ne font pas rire, l’inquiétude sur leurs visages éteint instantanément toute velléité de sourire.

Tiens une bimbo sur une chaise roulante, cheville en vrac, agréable à regarder, c’est toujours ça de pris. En plus elle est souriante, ça aussi c’est plutôt rare dans le coin.
Voilà ses parents, genre friqués légèrement hautains, eux aussi caricaturaux dans leur tenue. Lui avec sa coupe de cheveux mi-longs plaqués vers l’arrière, son cuir blanc et ses petits mocassins, elle habillée comme pour un dîner mondain…

Mais va savoir pourquoi, ma sympathie va plutôt aux Bidochons.
L’empathie sans doute…

Ce genre de choc des cultures est surement le lot commun des hôpitaux coincés entre deux banlieues antagonistes. Le concept rive droite/rive gauches unies dans la souffrance.

Il y a les jeunes aussi, ceux qui accompagnent leur pote, accident de football ou accident domestique mais qui discutent calmement dans leur coin, commentent les arrivées ou le films de la veille, que sais-je ?

De nouveaux les pompiers, civière, visage ensanglanté… Je préfère pas savoir.
Accident routier, à priori, trois camions se suivent.

Et le temps passe, passe, passe…
Le temps la seule unité de mesure aux urgences; qui s’étrécit ou s’allonge suivant qu’on soit patient ou visiteur, souffrant ou juste chauffeur, inquiet ou détaché…
L’horloge de Baudelaire règne ici en maîtresse absolue des attentes et des destins.

Ça bouchonne à l’entrée, la nuit vient encore de décharger un plein tombereau de détresse humaine.

1h du mat’ pour moi il est temps de partir, valide parmi les éclopés, anachronisme vivant dans cette sorte de cour des miracles, il est temps de ranger mon iPhone et ma prose morose.

Pourtant la nuit est encore jeune et le cirque des estropiés n’est pas terminé.

Une soirée, pas comme les autres ?
Non une nuit ordinaire aux urgences, je m’incline bien bas devant les acteurs et les actrices de ce théâtre de la vraie vie, Clooney, Dempsey et Laurie peuvent aller se rhabiller, ici on ne joue pas, on sauve des vies.

Retour sur knockin on heaven’s door par les Guns, ça fait du bien aux oreilles, mais on peut dire que les dieux des ondes ont un humour pour le moins décalé ce soir !

Big brother is watching me

Panique dans le Landernau technologique, les malheureux possesseurs de iPhone (108 000 000 dans le monde) sont pistés !
Vite, il faut crucifier le iPapy gourou de la marque à la pomme, asperger son précieux d’eau bénite, tourner six fois autour dans le sens inverse de la rotation terrestre (bonne chance, les pôles sont vos amis) avant de le clouer par une nuit de pleine lune à la porte d’un Apple Store. Une autre solution étant de le brûler pendant qu’il est en veille, surtout pas quand il charge, c’est là que le iPhone est le plus dangereux, un iPhone attaché est plus agressif. Enfin la dernière solution, la plus lâche, consiste à l’éteindre sans aute forme de procès !

Soyons sérieux deux minutes…
À l’heure où chacun tweet ou facebook place sa position toute les heures : « je bois un café au Chiquito », « Je dance au Macumba » ou le célèbre « je fais caca dans les bois » on peut s’interroger sur le bien fondé de cette cabale planétaire relayées par tous les médias.

à l’heure où chaque voiture est équipée d’un GPS constructeur où d’un petit boîtier acquis par le conducteur, que le moindre retrait dans un distributeur automatique ou paiement effectué à la carte bancaire est stockée dans des serveurs, ou chaque internaute est suivi à la trace à l’aide de son adresse IP, on fait mine de s’étonner ou on se montre carrément outré qu’un téléphone qui fait GPS, moyen de paiement, navigateur web et j’en passe, conserve des données de localisation…

Mouais… C’est vrai, j’aime bien me faire l’avocat du diable…
Bon, d’un autre coté, j’aime pas trop être fiché à l’insu de mon plein gré non plus.
Même si je ne suis pas tombé des nues en apprenant la nouvelle, je me suis quand même dit, on va aller voir….

J’ai vu… et j’en suis arrivé à la conclusion que : c’est super graaaaave !

Non je déconne, vous pouvez faire l’expérience, vous téléchargez iPhone Tracker là : en version Mac
ou là en version Windows

Une fois le programme lancé, il va farfouiller tout seul comme un grand dans le dossier de sauvegarde de l’iPhone pour retrouvez vos localisations.
Donc premières constatations :
1 – pas besoin du iPhone, le programme chope les infos sur le disque dur.
2 – si votre dernière sauvegarde a six mois (si si vous en êtes capable bande de canaillous) vos dernière positions ont aussi six mois de retard, ce n’est donc pas du temps réel.
3 – ça suppose que le vilain espion aie accès à votre ordinateur….

On est loin de la main mise sur les informations !

Bien, mais sur le téléphone me direz-vous ?
Et, vous auriez raison ! Force est de constater, que si les infos sont dans la sauvegarde, elle sont également sur le téléphone.

Petit retour sur le fonctionnement d’un iPhone :
Lors de l’installation ou de la première utilisation d’un logiciel, il y a souvent un petit pop-up vous demandant : « autorisez vous l’application blablabla à utiliser vos données de localisation ? » libre à vous de refuser !
Et au pire en cas de fausse manip, il reste la possibilité de retirer l’autorisation dans le module de réglage « service de localisation » juste en cochant un petit interrupteur.
C’est pas comme si on le faisait sans votre autorisation.
ce qui est plus délicat, c’est que ces informations soient stockées. Je ne suis pas technicien mais peut-être que les application en question utilisent tout bêtement ces données (genre quand vous lancez le GPS il reste sur la dernière localisation enregistrée, avant de se recaler, dans un souci de rapidité de chargement de carte).
En fait le cœur du problème à mon avis est juste que ces informations ne soient pas cryptées, rien de plus.

bon, c’est pas le tout mais qu’est-ce qu’il balance le iPhone ?
Allez soyons fous, je vous livre ma vie privée :
iPhone Tracker
© Badiuth 2011
on constate sur l’image que le curseur en bas est sur « all time » et donc le iPhone vous donne toutes mes localisations connues, autrement dit : à chaque fois que j’ai fait appel à une application autorisée à me localiser et aucune autre !
bien, c’est le bordel, on a un beau nuage de points…

Soyons plus précis. image 2 je place le curseur au 3 février 2011.
iPhone Tracker
© Badiuth 2011
ah c’est un peu moins le bordel… sauf que visiblement je me suis téléporté toute la journée !
Pas moins de trois « foyers » de localisation moui moui moui…
aucun souvenir de ce que j’ai fait ce jour là en fait….
Mais au fait… le 3 Février 2011 je bossais ! (pareil le 2 mars au cas où j’aurais inversé la date)

Donc j’en conclue que j’ai traversé toute la banlieue parisienne dans la soirée… mouais… je doute je doute….

Bon go image 3 : 24 mars je zoome volontairement très près sur un quartier que je fréquente beaucoup et dans des lieux très précis…

iPhone Tracker
© Badiuth 2011

Bon, le 24 mars, encore une journée où je travaille, soit, mais les points de localisations ne sont absolument pas situés à des endroits connus ou attendus !
Deux solutions, soit c’est de la localisation « à l’antenne GSM » auquel cas c’est une triangulation imprécise, soit j’ai utilisé des application dans ma voiture (bon, c’est mal, on va dire que ce n’est pas moi qui conduisait !)
Bref, si moi même je ne sais pas quoi faire de ces données, je ne vois pas ce vous en feriez :)
Surtout que les points ne donne même pas d’heure particulière, matin ? après-midi ?? nuit ???
aucune idée !

Bon je ne m’étends plus sur iPhone Tracker, hormis la mise en lumière du stockage de données GPS, l’intérêt du produit est assez réduit.
Et pour la polémique : Pas de quoi fouetter un chat

bien et sinon, qu’en est-il de la concurrence ?

Tiens, Androïd aussi !

./parse.py cache.wifi
db version: 1
total: 47

key accuracy conf. latitude longitude time
50:63:13:57:42:7e 80 92 57.689354 11.994763 04/11/11 10:03:51 +0200
e0:cb:4e:7e:cc:53 75 92 57.689340 11.994495 04/11/11 10:03:51 +0200
4c:54:99:14:47:68 57 92 57.708979 11.916581 04/11/11 01:14:53 +0200
00:26:18:0a:ad:cb 60 92 57.709699 11.917637 04/13/11 08:40:36 +0200
00:22:15:28:3f:7a 60 92 57.699467 11.979340 04/13/11 11:52:16 +0200
00:22:3f:a7:d9:fd 65 92 57.699442 11.979343 04/13/11 11:52:16 +0200

ouais, Ok Androïd c’est Google et Google c’est le diable, je connais le discours…
Voyons chez Microsoft alors…. Tiens donc !

To provide location services, Microsoft assembles and maintains a database that records the location of certain mobile cell towers and Wi-Fi access points. These data points are used to calculate and provide an approximate location of the user’s device by comparing the Wi-Fi access points and cell towers that a user’s device can detect to the location database, which contains correlations of known Wi-Fi access points and cell towers to observed latitudes and longitudes.

Bon c’est pas mieux, et si on ajoute tous les appels que vous passez à partir de votre vieux mobile des années 90 et qui vous enregistre sur telle borne GSM de France et Navarre, les données EXIF des photos que vous partagez sur le web, les péages que vous payez avec le petit télépéage qui va bien, les caméras qui vous filment à chaque coin de rue, dans chaque magasin, et vous saurez que l’ère de l’anonymat est finie…
à moins de vivre dans une grotte à l’abri de l’œil inquisiteur des satellites.

Vous l’aurez compris, cette « affaire iPhone », c’est encore beaucoup de bruit pour pas grand chose…. d’ailleurs, il y a longtemps que je n’ai pas entendu parler de vitre qui explosait à la gueule de l’utilisateur…
est-ce que subitement les téléphone ont cessé de chauffer ? que les vitres se sont solidifiées ? ou plus simplement est-ce que les assureurs ne marchent plus….?

Guédelon 2077-2011

Comme promis voici un rapide retour sur une demie décennie de travaux en quelque images :


2007
Guedelon 2007
vue d’ensemble – © Badiuth 2007
2011
Guedelon 2011
vue d’ensemble – © Badiuth 2011



la vue d’ensemble 2011 a été faite au portable désolé…
(j’ai été en dessous de tout pour les photos cette année !)


2007
Guedelon 2007
Mur d’enceinte – © Badiuth 2007
2011
Guedelon 2011
Mur d’enceinte – © Badiuth 2011



2007
Guedelon 2007
Tour d’angle – © Badiuth 2007
2011
Guedelon 2011
Tour d’angle – © Badiuth 2011


Ce billet a été sponsorisé par le M.S.A.B (Mouvement de Soutien aux Architectes Bloggueuses) ;)

Guedelon, le moyen âge en live

Guedelon 2011

Je n’étais pas revenu à Guedelon depuis 2007 et ma foi, il faut bien admettre qu’en cinq ans ils ont réellement avancé, c’est impressionnant !

Guedelon 2011 panoramique
© Badiuth 2011

Je ne vais pas revenir sur l’aventure Guedelon, son historique et son but; leur site web est tres bien fait pour ça et je vous encourage à y faire un petit détour.
Mais un petit aperçu du chantier en temps réel devrait combler les plus curieux d’entre vous.

Cordier, vannier, forgeron, potier, tailleur de pierre, tuilier… Tous les corps de métier sont présents dans ce projet un peu dingue mais tellement incroyable qu’il en devient grandiose.

Donc comme Bédéphagie est avant tous un blog pour le plaisir des yeux, allons-y en images.
Petite précision, le format « étrange » des images est dû au matériel utilisé : petit camescope 16/9e HD, pas vraiment un appareil photo mais très compact, étanche et antichoc ce qui en fait un petit bloc note à images fun et pratique :)

Guedelon 2011
Fabrication du plancher de la aula – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
Fabrication des tuiles du château, 100 000 seront nécessaires au final – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
Fabrication des cordages nécessaires au chantier – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
Equarrissage des poutres – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
Le Vannier fabrique tous les paniers du chantier, ceux nécessaire au transport de la chaux entre autres – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
La forge ou sont fabriqués outils et ferronnerie du château – © Badiuth 2011

Et toc ! je me rends compte que je n’ai pas pris en photo les tailleurs de pierre…. bravo l’orc !

Guedelon 2011
Les « cages à écureuils » sont les grues médiévale – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
échafaudages en bois – © Badiuth 2011

quelques tires-fond modernes ça et là, sont les seules concessions aux impératifs de sécurité moderne

Guedelon 2011
Le logis seigneurial – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
La aula, pièce de réception du château – © Badiuth 2011

Notez la très belle fenêtre à coussièges au fond.

Guedelon 2011
Le rez-de-chaussée du logis seigneurial – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
La tour d’angle – © Badiuth 2011

Guedelon 2011
Le chemin de ronde couvert – © Badiuth 2011

Voilà pour ce petit tour en image d’un tour de force « à l’ancienne ».
Pour être vraiment exhaustif, il aurait fallu que je vous montre aussi les magnifique voutes à croisée d’ogives, les tailleurs de pierre en action, la margelle du puis, en environ 10 000 autres détails architecturaux qui font la beauté de ce chantier médiéval.
Mais, si je vous en montre trop, il ne sera plus nécessaire que vous vous déplaciez, et ce n’est pas le but !
Mon ambition est seulement de vous donnez l’envie de visiter ce lieu hors du temps et que vous y ressentiez le plaisir et l’énergie positive qui s’en dégage.
Je compte bien retourner à Guédelon pas avant trois ans certainement, dans cinq ans maximum. Et je ne doute pas que l’avancée du chantier sera encore une fois spectaculaire !

toutes les photos ont été prises lors de ma visite du 17 avril 2011

Ma douleur, ma douceur, ma couleur, poème infini

Ma nuit blanche égrenne doucement ses notes bleues,
Son silence implacable, ton absence me crie,
Sa couleur si particulière a le parfum de tes yeux,
Aux heures délicates où la lune complice les adouci.

Chaque pensée se teinte de cette couleur unique,
Chaque fragance est soudain imprégnée de ton essence,
Chacun de mes regards devient alors monochromatique,
Cette nuance impose alors pour moi ta référence.

Quand les d’oiseaux appellent de leur chant un nouveau jour,
Quand la nuit résiste âprement en un vaint combat silencieux,
Ma longue plainte muette résonne tel un chant d’amour,
Pour finalement se perdre dans un azur à la couleur de tes yeux.

Les étoiles chantent en chœur alors et me hurlent ton nom,
À ces heures particulières où une couleur unique est sublimée,
Les autres constellations discretes s’estompent à l’unisson,
Et pour moi la vie devient pour toujours Bleu Cassiopée.