On prends les mêmes et on recommence !

Je pourrai faire un copier-collé de mon précédent billet, mais puisque je suis là je vais donner un peu de nouvelles.

Je me rends compte que mon dernier article date de …. OCTOBRE 2012 !!! :o
J’avoue, j’ai un peu honte, quatorze mois, c’est plus du laisser aller c’est carrément de la désertion.
Avant cette grosse coupure, le rythme de publication ahanait poussivement à un billet par mois, et pas forcément des plus intéressants en plus.
Je ne voudrais pas faire de promesse que je suis incapable de tenir mais je vais tenter de remettre un peu le nez dans mon arrière boutique, voir pour une migration de Bédéphagie histoire d’être vraiment indépendant, continuer de conserver une ligne éditoriale plus généraliste (Pour de basses raisons financières, j’achète de moins en moins de BD, du coup j’ai moins à dire sur le sujet).
Bref…
ça me fait plaisir de vous écrire un petit mot, mais ce n’est pas le contenu rédactionnel auquel vous êtes en droit de vous attendre, je vais essayer d’y remédier !
Bad.

Encore de la pub indésirable…

C’est un fait, malgré l’autocollant « stop pub » sur votre boîte à lettres, il y a toujours quelqu’un pour vous en mettre une petite pelletée, sans doute parce qu’il ne parle pas votre langue ou bien qu’il pense que ça ne s’adresse pas à lui, ou encore tout simplement qui s’en fout royalement !!
Et la dernière option est souvent la bonne.
Et bien sur le web c’est pareil, avec en plus la particularité que les distributeurs de pub, sont des robots… Sans âme, sans besoins, sans repos.
Donc quand l’un d’entre eux décide que votre blog est l’endroit idéal pour faire ses besoins, il se lâche !
Résultat plus de 500 commentaires dans la file de modérations en 24h et environ le tiers de notifications par mails. (Mails qui arrivent sur mon téléphone qui vibre pour me notifier, même en pleine nuit)…
Bref je viens de passer un moment a nettoyer les déjections de Titus le spambot et pour éviter d’y passer le weekend, je ferme les commentaires pour un ou deux jours.
Je pense qu’il finira par se lasser…
À bientôt ;)

Bédéphagie en danger !?

Bonjour à tous,

Oui je sais je délaisse un peu mon blog ces derniers temps, mais ce n’est pas pour autant que je souhaite le voir disparaître.
Cependant je suis un peu inquiet, divers aléas IRL me forcent à résilier mon abonnement Freebox auquel Bédéphagie est rattaché.
D’où cette question essentielle, à mes yeux au moins : Bédéphagie est-il en danger ?

Dans le doute et pour éviter une coupure brutale du blog, je vais dès aujourd’hui entamer une campagne de sauvegarde intensive : Blog, Images, BDD…
Si par malheur Bédéphagie venait à disparaître dans les méandres du Web, ce serait donc pour mieux renaître de ses cendres.
En effet, j’ai un plan B ! :)

Notez donc cette adresse : http://bedephagie.badiuth.net
Pour l’instant elle n’est pas fonctionnelle, mais si par malheur cette version venait à être détruite, c’est là-bas que vous retrouverez mon petit coin de radotage !
Bien entendu, avec les histoires d’adresses relatives, de permaliens et autres joyeusetés, je prédit un beau bordel sur la nouvelle mouture, mais l’essentiel sera de ne pas perdre de données.
Pour moi, ce n’est pas grave qu’on ne les trouve pas du premier coup, l’essentiel étant de savoir qu’elles sont là !

Bien…
Ceci dit, maintenant croisons les doigts !!!!
à bientôt !

Edit 17h30 : Première bêtise : suite à une fausse manœuvre, j’ai effacé 95% de mon album dédicaces… :(
Pourvu que j’ai une sauvegarde pas trop vieille…

Ghouls of Nineveh [copinage inside]

Je suis un boulet, faut s’y faire, c’est comme ça !
Le genre de Boulet qui pré-commande un bouquin, puis oublie qu’il l’a fait.
Le genre de boulet qui se gourre d’adresse en faisant cette fameuse pré-commande.
Du coup, ça donne une scène cocasse au boulot ce matin quand la secrétaire m’apporte « un courrier pour toi, ça vient de chez… Sombre Bizarre Éditions !  »
moi : « Gniihhh ? chai pô skeussai… Passe on va voir » et je remonte vers mon bureau en tâtant cette épaisse enveloppe et en me demandant ce que ça peut bien être…

Un coup de lame de Couteau Suisse plus tard (Clin d’œil appuyé vers mes nouveaux copains)… s’étale sur mon bureau, une BD, un badge « Brutal Corpse Comics », deux marques pages, une carte de visite, et un Ex-Libris numéroté.
Bien évidemment, au vu de la carte de visite, je comprends immédiatement d’où ça vient, mais aussi que je suis un boulet (cf. 3eme phrase de ce billet).

Donc il y a quelques mois, en février pour être précis, je me suis rendu compte que Svart cherchait à publier un ouvrage et en appelait aux dons et pré-commandes.
Svart ayant participé activement à son heure a l’ambiance du Forum Yiu, étant métalleux et auteur de BD, je ne pouvais pas ignorer son appel.

Aujourd’hui Fabrice Gagos aka Svart a trouvé un éditeur et voici donc :

Couverture Ghouls of Nineveh
© Fabrice Gagos – Sombre Bizarre 2012

Ne l’ayant que feuilleté, je ne peux vous dévoiler que le pitch officiel, je le lirai plus tard avec toute l’attention nécessaire :

Adam vivote entre son magasin de DVD et son groupe de Death Metal à l’agonie. Dans l’église où se déroule la cérémonie d’enterrement de son beau-père, les reliques d’un saint semblent doté d’un étrange pouvoir qui va réveiller les morts du cimetière…

Pour les planches voilà une double page qui éveillera peut-être votre appétit :

Planche Ghouls of Nineveh
© Fabrice Gagos – Sombre Bizarre 2012

Bref, une atmosphère revendiquée de série Z, si vous aimez les trucs « trop Kawaï » passez votre chemin et laissez les fans de Lovecraft en faire leur plaisir.
Et du plaisir j’avoue que j’en ai eu en découvrant aussi la dédicace qui enrichira ma collec de griffouillages personnalisés :

Ma dédicace de Svart
© Fabrice Gagos – Sombre Bizarre 2012

Ouuhh le bel undead ! :)
Pour les plus anciens lecteur de Bédéphagie, j’avais déjà une dédicace de Svart pour le petit album Missy que je recommande chaudement.

Et enfin, me voilà gratifié d’un magnifique Ex-libris en série limitée :

Ex-Libris Ghouls of Nineveh
© Fabrice Gagos – Sombre Bizarre 2012

C’est tout pour le moment, j’éditerai le billet dès que j’aurais lu l’ouvrage, donc à suivre ci-dessous !
Je suis un boulet, c’est vrai, mais parfois ça me réserve de bonnes et inattendues surprises !!

EDIT DU LENDEMAIN

J’ai lu ! donc je peux vous en dire un peu plus sur ce Ghouls of Nineveh.
Première chose : c’est à suivre, du coup je suis resté sur ma faim à la fin :)
La « bonne nouvelle » c’est que ce ne sera qu’un dyptique et que le second album verra la fin de l’histoire, nous ne partons pas sur une saga à la Walking Dead donc.
Que dire de la lecture ?
J’ai attaqué gentiment, en essayant de me faire au nouveaux personnages et au dessin faussement simple de Svart.
Le découpage nous fait passer d’un groupe de protagonistes à l’autre, ce qui peut paraître confus, mais se gère finalement très bien, surtout que l’ensemble des personnage (enfin ceux qui survivent) se retrouvent assez rapidement regroupés.
J’avoue ma frustration à la fin de l’album de ne pas connaître la suite surtout que j’i l’impression de l’avoir dévoré, ce qui ma foi est gage de qualité. Où plutôt gage de correspondance avec mes goûts bédéphiles éclectiques !
Certainement pour palier à cette déception, Svart à agrémenté la fin de l’ouvrage par quelques planches pleines pages assez sympa et enfin une double page avec deux personnages qu’on rencontre au début de l’album et qui continuent leurs petites vies mine de rien, à cent lieux de s’imaginer ce que subit leur pote à quelques kilomètres de là, bref un parfait décalage qui m’a fait marrer.
Oui, je suis bon public, oui j’aime aider les jeunes auteurs, et oui : je vous le conseille (sauf si votre truc c’est Sakura la chasseuse de cartes et les menuets en sourdine).

Bon… c’est pas tout ça mais Fabrice… Elle vient cette suite !?

Deux petites dédicaces

Comme je me fais rare dans le secteur, pour me faire pardonner je vous partage mes deux dernières dédicaces obtenues au 9e festival BD d’Auvers-sur-Oise.
C’est peu je sais, mais c’est une façon de vous prouver que votre ami l’orc bédéphage n’est pas mort. ;)

Les deux premières sont de Michaël Marmin, un artiste vraiment sympa aux multiples facettes avec qui on passe un bon moment sur un salon.

Michaël Marmin
© Badiuth 2012 – Michaël Marmin

Celle-ci à été effectuée au bic baveux sur un petit ouvrage que je vous recommande si vous aimez l’humour noir/gothique/décalé/malfaisant/métaleux, moi en tout cas ça me fait rire, mais j’admet, je suis bon public :) pour l’ouvrage en question, voir plus bas…

Maïkeul Marm'iin, le maître du mal absolu
© Opale BD 2011 – Michaël Marmin – 2012

Celle-là est un « cadeau bonus » de Michaël Marmin (je vous le répète, il est très sympa et proche de son public),
qui a accepté de griffonner cette demoiselle sur mon livre d’or en plus de la première dédicace.

Cadeau de Michaël Marmin
© Michaël Marmin – 2012

Et la dernière est de Fabrice Meddour, qui malgré une fatigue importante et une migraine tenace à bien voulu aller au bout de sa séance de dédicaces, un grand merci à lui pour son professionnalisme !

Dédicace de Fabrice Meddour
© Soleil 2009 – Fabrice Meddour – 2012

Voilà c’est tout, ou presque…
Pour ceux que ça intéresse, vous trouverez chez les bons (très bons) dealers,
ce petit ouvrage paru chez Opale BD et disponible pour quelques piécettes:

Couverture Maikeul Marm'iin
© Opale BD 2011 – Michaël Marmin

Mise à jour de Bédéphagie

Et oui, de temps en temps il faut faire des mises à jour, mais là , sincèrement j’ai joué à l’apprenti sorcier et je ne suis pas spécialement fier du résultat…
ça marche, mais c’est un peu bancal.
En apparence rien ne change mais dans l’arrière boutique il y a eu de profondes modifications, et pas seulement cosmétiques.
Je ne suis pas sûr que ça me plaise in fine.
C’est en partie la faute de Free qui conserve une vieille version de Php, du coup on est obligé de faire une install à la mano, avec tout ce que ça comporte de petites lignes de code pour tromper l’ennemi et d’incertitudes quand au résultat final.
Résultat : ça fonctionne mais… pas franchement de façon optimale !
Wait & see.

Le Salon du Robot vient de se terminer

Une occasion pour moi de rappeler quelques règles de bon sens à nos savants fous :

Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.

Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.

Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Une occasion surtout de rendre hommage à l’immense Isaac Asimov.
C’est surtout ça qui motivait ce très court billet ! ;)

Hommage à Mœbius

Ce matin la planète BD vient d’apprendre la mort de Jean Giraud à 73 ans, des suites d’une « longue maladie », comme on le dit pudiquement.

Restons dans la pudeur, plutôt qu’un long article en mode « encyclopédie pompée Wikipédia » sur la carrière d’un monstre sacré de la BD, je vais écrire un tout petit billet intimiste : comment j’ai découvert Mœbius.

Jean Giraud Aka Mœbius
© Dargaud 2003 – Rita Scaglia / Dargaud

Il faut remonter le temps, jusqu’en 78 ou 79, j’ai au maximum huit ans, c’est l’été et je suis en colonie de vacances dans la Drôme à Saint-Bonnet de Val-Joyeux.
J’y suis allé deux ans de suite, d’où mon doute sur l’année exacte.
J’avoue n’avoir guère que de mauvais souvenirs de toutes mes colos, sans doute mon petit coté parfois associal et introverti, mais ils m’en reste quelques bons, dont celui-ci.

Nous les colons étions logés dans un petit château campagnard à l’entrée d’un beau parc avec un étang central.
Faisant partie d’une des plus jeunes classe d’âge, j’étais astreint à une sieste quotidienne.
Quelle horreur !
À cet âge là, en plein été, on rêve plutôt de battre la campagne que de dormir !
Aujourd’hui je vendrais mon âme certains jour pour « comater » une petite heure :)

Bref, l’une des salles du château faisait office de bibliothèque. Entendre par là : des gros poufs disposés anarchiquement et des caisses de BD posées au sol.
Au moment de la sieste, bien entendu, cette pièce était fermée à clef.
Jamais en retard d’une connerie, je m’étais rendu compte que nous pouvions ouvrir l’immense double porte en dégageant simplement le loquet qui maintenait un des battants au sol. Il suffisait alors de tirer les deux battants pour dégager le verrou sans l’aide de clef !

Vous l’avez compris, à partir de cette découverte, les siestes se résumaient à un commando de gamins investissant frauduleusement la bibliothèque dès que les monos avaient le dos tourné.

Et c’est dans cet endroit baigné de la lumière des heures les plus chaudes de la journée que j’ai lu mes premiers Blueberry. Loin de me douter qu’un jour j’aimerai la BD comme aujourd’hui et bien des années avant que je ne découvre Métal Hurlant et un certain Mœbius !
Je n’ai d’ailleurs appris que Mœbius et Jean Giraud ne faisaient qu’un, que bien longtemps après avoir dépassé la vingtaine d’année.

Pour moi Gir reste un maître de la BD au même titre que peuvent l’être Frankin, Goscinny ou Gotlib entre autres mais avec le petit plus d’avoir contribué à la naissance de ce qu’on pourrait appeler la BD Adulte.

Voilà, merci Gir pour ces instants volés de mon enfance et reposez en paix.

Je sais que mes lecteurs sont peu nombreux, mais je sais aussi qu’ils sont en majorité des passionnés de BD.
Alors plutôt que des commentaires tristes, je vous demande chers lecteurs d’écrire ce que Jean Giraud évoque pour vous comme souvenirs, premières lectures, anecdotes, rencontres…

3 pas dans l’univers de Jirô Taniguchi

Enfin un nouveau billet, je sais, je me fais rare et j’avoue sans vergogne que j’en ai un peu honte.
Alors aujourd’hui pour me faire pardonner je vais partager avec vous une découverte très récente pour moi : Jirô Taniguchi. 谷口ジロー

En effet ce week-end j’ai lu trois de ses productions (d’où le titre du billet) et je vais de ce pas vous les faire partager.
L’ordre dans lequel je les aie lu n’est pas important, mais je vais présenter les trois albums dans le même ordre, je trouve que c’est une bonne approche.

Premier pas
Donc j’ai commencé par un album grand format 24×30 de 64 planches paru en 2009 chez Dargaud : Mon Année : Printemps. Initialement prévu en 4 albums la série Mon Année à l’air d’être au point mort et je le regrette, je vais tout de même tenter d’avoir plus de renseignement sur la parution éventuelle du second tome.

Couverture mon année
© Morvan – Taniguchi – Dargaud 2009

De tout ce que j’ai lu, Printemps est l’album le plus européen de Jirô Taniguchi. À plus d’un titre, premièrement il est scénarisé par Jean David Morvan; ensuite il est paginé en sens de lecture à l’européenne et enfin, l’action se passe en Normandie.
Deux mots sur l’histoire : Capucine est une jeune trisomique, légèrement attardée et qui vit à cheval entre son monde où elle côtoie un ami imaginaire et celui bien réel de ses parents.
Seulement la vie réelle n’est pas si simple et l’intégration d’un enfant handicapé dans notre société s’apparente vite à un parcours du combattant lorsqu’il est question de lui faire suivre un cursus scolaire classique.
JD Morvan nous entraine dans un tourbillon de sentiments contradictoire ou l’amour se heurte à la normalité, où les sentiments doivent se confronter à l’usure façon toile émeri de la vie quotidienne.

Extrait mon année
© Morvan – Taniguchi – Dargaud 2009

Extrait mon année
© Morvan – Taniguchi – Dargaud 2009

On oscille entre la compréhension et l’indignation mais ce n’est pas étonnant, les scènes qui sont décrites ici sont bassement humaines et nos petites lâchetés quotidiennes, résonnent en nous quand nous les avons sous les yeux et que nous n’en sommes que spectateurs.
Traité entièrement à l’aquarelle, cet ouvrage prouve s’il en était besoin que Jirô Taniguchi est loin d’être un mangaka classique mais bien un artiste du neuvième art qui maîtrise son outil.
Je suis assez partagé en fait, je vous conseillerai bien de lire cet album, mais la crainte qu’il ne reste sans suite me fais hésiter à vous diriger vers cet achat frustrant.

Petite anecdote : Samedi dernier après l’avoir lu (je rappelle qu’il est sorti en 2009) je me rends à la Fnac Herblay pour trouver le second tome.
Après un rapide tour du rayon BD (qui est loin d’être énorme) et d’infructueuses recherche, je me dirige vers un vendeur déjà accaparé par une demoiselle.
Je patiente puis tends l’oreille… Incroyable ! La jeune fille cherchait exactement le même album que moi !!!
C’est pas un signe qu’il est bon ça !?
Du coup, le pauvre vendeur a fait deux déçus et moi je suis parti avec deux autre Taniguchi sous le bras dont je vais vous parler tout de suite.

Deuxième pas

Le second est aussi une « co-production franco-nippone » et oui Taniguchi n’est pas malchanceux puisque c’est Mœbius en personne qui l’a choisi pour illustrer son scénario !
Pour être tout à fait exact, Jean Annestay est également crédité en tant que co-scénariste, mais son nom est écrit en tout petit, par rapport à Mœbius.

Contrairement à Printemps, cet album est un petit format 20×25 de 284 planches, paginé à la japonaise, si vous êtes totalement déroutés par les mangas publiés en sens de lecture original, passez votre chemin ! :)

Couverture Icare
© Mœbius – Annestay – Taniguchi – Kana 2010

Mais venons en au scénario de Icare puisque tel est son titre :

L’action se déroule dans un Japon futuriste et dictatorial ou les hommes au pieds de verre (issus de fécondation in vitro) essaient de renverser le gouvernement en place, par des actions terroristes violentes.
Durant une de ces vagues d’attentats, un enfants naît dans un hôpital. À peine sorti de la matrice maternelle, le bébé se met à flotter dans les airs naturellement.
Bien entendu un tel prodige intéresse fortement le gouvernement qui imagine tout de suite les retombées martiales possibles si il parvenait à découvrir et à dupliquer le secret du vol pour en faire bénéficier ses troupes.

Planche 37 IcarePlanche 38 Icare
© Mœbius – Annestay – Taniguchi – Kana 2010

Le garçon est donc retiré à sa mère et mis au secret dans un centre qui lui est entièrement dédié, au passage, on le baptise Icare puisque ses capacités lui permette de réaliser naturellement le plus vieux rêve de l’homme : voler !
C’est donc totalement isolé du monde extérieur que Icare grandira et développera son formidables talent.
Objet d’expériences quotidienne, ne connaissant de la vie rien d’autre que ce quotidien où toute trace d’humanité semble absente.

Planche 53 Icare
© Mœbius – Annestay – Taniguchi – Kana 2010

Icare sera-t’il éternellement le jouet docile de l’état ?
Comme dans tout scénario qui se respecte, bien entendu, un grain de sable viendra gripper la machine trop bien huilée du gouvernement.
Un grain de sable prénommé Yukiko, un très joli grain de sable qui plaît énormément à Icare.
Et oui, on peut être un garçon volant et avoir des hormones en parfait état de fonctionnement non ? :)

Planche 280 Icare
© Mœbius – Annestay – Taniguchi – Kana 2010

Pas question pour moi de spolier plus cet album, mais intéressons nous à la forme, le scénario de Mœbius est assez succinct, disons succinct dans cette forme là, nous y reviendrons.
En effet l’édition que j’ai acquise est enrichie d’un carnet de croquis de Taniguchi mais aussi d’un interview de 12 page de Mœbius. Passons rapidement sur le carnet de crayonnés, qui sincèrement n’est pas des plus intéressant (et pourtant vous savez combien je suis friand des sketchbooks !).
Intéressons nous plutôt à l’interview. Entretien que, il va sans le dire, vous ne lisez qu’une fois l’album terminé.
Et là… Si vous partagez mes goûts, vous remerciez/bénissez Jirô Taniguchi.

Mœbius explique au fil de ces quelques pages d’entretien sa vision de l’univers d’Icare, son scénario original aurait couvert de nombreux albums si il était paru tel quel. On peut regretter une telle purge de l’histoire, ça a été mon premier sentiment, mais à la lecture des pistes retenues à l’origine, j’avoue avoir été rassuré des nombreuses amputations commises sur le scénario.
Par exemple, vous avez échappé à une scène plutôt sado-maso avec scatophilie voir même scatophagie… Beuark ! Il reste une scène saphique dans Icare mais relativement soft même si elle n’apporte rien à l’histoire proprement dite. Entre parenthèses, dans cette scène on peut apercevoir des poils pubiens, preuve s’il en est que Taniguchi s’européanise.

À contrario, on peut regretter une fin « en queue de poisson » ne laissant aucune place au développement de l’intrigue sur les « hommes éprouvettes », ce point du scénario manque de profondeur et pourrait presque être passé à la trappe et remplacé par un élément qui n’appelle pas de curiosité particulière de la part du lecteur.
Un état expansionniste et belliciste cherchant juste une nouvelle arme pour assouvir ses fantasmes guerrier par exemple.
Par-contre je ne sais pas comment il aurait été accueilli au Japon, la seconde guerre mondiale et ses cicatrices ne sont pas si loin. Toujours est-il qu’une pirouette scénaristique aurait été la bienvenue pour nous éviter une certaine frustration de lecteur curieux du background de l’histoire.

Dans un ressenti tout à fait personnel, je trouve que l’univers d’Icare est proche de l’univers de Appleseed, sans aucun soupçon de plagiat de ma part étant donné que les histoires sont tout à fait différentes. C’est juste « l’univers » dans lequel se déroule l’action qui offre des similitudes inhérentes au combo « Japon/femme dirigeante/race « inférieure »/opposants au régime ».

Pour conclure, revenons à Jirô Taniguchi, qui nous entraîne dans un album quasiment intégralement noir & blanc où seules trois ou quatre planches sont colorées au tout début de l’ouvrage, dessiné d’un trait résolument typé manga, Icare est à l’opposé de Mon Année.
Opposition logique vu que Icare à été initialement publié au Japon dans un périodique.
Taniguchi à aussi privilégié une ambiance relativement contemplative avec peu de dialogues et beaucoup de grande planches.
Le aficionados du style japonais encore une fois ne seront pas déroutés.

Troisième pas

Passons donc au dernier ouvrage qui je dois l’avoué est mon préféré : Quartier Lointain
Alors on va faire simple, Quartier Lointain est un petit bijou très bien reçu par la critique européenne et récompensé par de nombreux prix (dont « Meilleur scénario » en 2003 à Angoulême) ça vaut ce que ça vaut mais pour une fois que je suis d’accord avec eux, je ne vais pas bouder mon plaisir :)

Commençons par les infos pratiques habituelles, Quartier Lointain est un petit format 18×24 de 406 planches en pagination occidentale aux éditions Casterman. Contrairement aux deux autres productions présentées, c’est un album réalisé à 100% par Jirô Taniguchi.

Couverture de Quartier Lointain
© Jirô Taniguchi 1998/1999 – Casterman 2006

Etonnamment, cet album commence aussi par une demi-douzaine de planches couleur avant de basculer en noir & blanc intégral.
Des trois, c’est à mon avis le plus intimiste, celui où Taniguchi a mis le plus de lui même.
Imaginez un instant qu’un matin vous vous réveilliez en ayant 14 ans, mais dans la peau de vos 14 ans : même endroit, même parents, même école…
Bref un voyage dans le passé mais avec votre vécu d’adulte, vos cicatrices secrètes, vos regrets !
Comment géreriez-vous, ce qui pourrait être une nouvelle chance de tout changer, y compris votre avenir !?

C’est à cet exercice risqué que nous sommes confronté dans Quartier Lointain

Hiroshi Nakahara prend le train pour rentrer chez lui après une soirée trop arrosée, un penchant alcoolique récurrent chez lui. au bout de quelques kilomètres il se rend compte qu’il n’est pas dans le Shinkansen pour Tokyo mais dans le train pour Kurayoshi, sa ville natale, dans laquelle il n’était pas retourné depuis le décès de sa mère quand elle avait 48 ans, l’âge d’Hiroshi aujourd’hui.

Arrivé à la gare, constatant que plusieurs heures le sépare du train qui le ramènerait chez lui, il décide de se rendre sur la tombe de sa mère. Arrivé au temple Genzen, il s’agenouille devant la tombe et prie. Soudain, il se réveille au même endroit, se serait-il endormi ?
Mais bien vite Hiroshi se rends compte que son centre de gravité, son poids, ses sensation ne sont plus les même et qu’il est vêtu d’un costume d’écolier !
C’est là que commence son aventure, notre héros se rends compte bien rapidement et à sa grande stupeur qu’il est revenu à l’été de ses 14 ans.
Été au cours duquel son père était disparu sans laisser de trace.
Qu’elle va donc être sa vie à partir de cet instant ? que va-t’il devenir ? Comment va-t’il gérer l’approche de la date fatidique où son père va disparaître ?
Vous désirez le savoir !?
Courrez donc vous procurer cet album, je n’en dirai pas plus !!
Mais comme j’aime bien vous mettre l’eau à la bouche, et que j’aime aussi que vous vous fassiez votre propre idée, voyez quelques extraits :

L’intérêt d’avoir déjà vécu cette vie : Savoir où les copains planquent leur whisky…
Planche 131 de Quartier Lointain
© Jirô Taniguchi 1998/1999 – Casterman 2006

Pouvoir dire à ceux qu’on aime ce que l’on a gardé 34 ans sur le cœur
Planche 349 de Quartier Lointain
© Jirô Taniguchi 1998/1999 – Casterman 2006

Prendre la mesure de son impuissance
Planche 360 de Quartier Lointain
© Jirô Taniguchi 1998/1999 – Casterman 2006

Au-delà de ça, se posent encore d’autres questions : Hiroshi est-il bloqué dans son corps d’avant sans possibilité de retour à sa vie présente ?
Qu’adviendra-t’il de sa femme et de ses deux filles qu’il a laissé dans un futur qu’il risque de modifier par ses actes présents ?

Et vous, si vous aviez une chance de rejouer votre vie… que feriez vous ?

Moi j’ai adoré Quartier Lointain, à tel point que je pense me procurer très prochainement K et le Sommet des Dieux deux autres productions de Jirô Taniguchi, qui vient de faire une entrée fracassante dans ma bibliothèque !

…Voilà, je viens de mettre un point final à un article commencé le 5 février.
Et oui, après une si longue absence, il fallait au moins un mur de texte pour me faire pardonner n’est-ce pas ? :)

Keskidi ?

Heu voyons voir…. ah oui, il fut que je déplace cet article là, et que je pense à dépoussiérer ces quelques commentaires.
Oulahh… j’ai oublié de passer un coup de balais !
Bah oui, mais faudrait que je lave un peu le sol aussi du coup…
Aïe ! j’avais pas vu toutes ces toiles d’araignées !!
Bon bah je crois qu’un gros ménage de printemps s’impose…

Ah , vous êtes là ?
Pardon je ne vous avais pas vu arriver…

Comment ça « C’est pas le printemps ! » ?
Ah bah oui c’est le nouvel an…
C’est sûr, je ne suis pas passé depuis tellement longtemps que ça sentait un peu le renfermé ici… je vais aérer un peu, excusez-moi…

et surtout…
BONNE ANNÉE À TOUS !!!!!! ;)

Au chapître des bonnes résolutions : heuu… non rien…

ça au moins… c’est fait ! ;)