Pixels

Ghouls of Nineveh [copinage inside]

Je suis un boulet, faut s’y faire, c’est comme ça !
Le genre de Boulet qui pré-commande un bouquin, puis oublie qu’il l’a fait.
Le genre de boulet qui se gourre d’adresse en faisant cette fameuse pré-commande.
Du coup, ça donne une scène cocasse au boulot ce matin quand la secrétaire m’apporte « un courrier pour toi, ça vient de chez… Sombre Bizarre Éditions !  »
moi : « Gniihhh ? chai pô skeussai… Passe on va voir » et je remonte vers mon bureau en tâtant cette épaisse enveloppe et en me demandant ce que ça peut bien être…

Un coup de lame de Couteau Suisse plus tard (Clin d’œil appuyé vers mes nouveaux copains)… s’étale sur mon bureau, une BD, un badge « Brutal Corpse Comics », deux marques pages, une carte de visite, et un Ex-Libris numéroté.
Bien évidemment, au vu de la carte de visite, je comprends immédiatement d’où ça vient, mais aussi que je suis un boulet (cf. 3eme phrase de ce billet).

Donc il y a quelques mois, en février pour être précis, je me suis rendu compte que Svart cherchait à publier un ouvrage et en appelait aux dons et pré-commandes.
Svart ayant participé activement à son heure a l’ambiance du Forum Yiu, étant métalleux et auteur de BD, je ne pouvais pas ignorer son appel.

Aujourd’hui Fabrice Gagos aka Svart a trouvé un éditeur et voici donc :

Couverture Ghouls of Nineveh
© Fabrice Gagos – Sombre Bizarre 2012

Ne l’ayant que feuilleté, je ne peux vous dévoiler que le pitch officiel, je le lirai plus tard avec toute l’attention nécessaire :

Adam vivote entre son magasin de DVD et son groupe de Death Metal à l’agonie. Dans l’église où se déroule la cérémonie d’enterrement de son beau-père, les reliques d’un saint semblent doté d’un étrange pouvoir qui va réveiller les morts du cimetière…

Pour les planches voilà une double page qui éveillera peut-être votre appétit :

Planche Ghouls of Nineveh
© Fabrice Gagos – Sombre Bizarre 2012

Bref, une atmosphère revendiquée de série Z, si vous aimez les trucs « trop Kawaï » passez votre chemin et laissez les fans de Lovecraft en faire leur plaisir.
Et du plaisir j’avoue que j’en ai eu en découvrant aussi la dédicace qui enrichira ma collec de griffouillages personnalisés :

Ma dédicace de Svart
© Fabrice Gagos – Sombre Bizarre 2012

Ouuhh le bel undead ! :)
Pour les plus anciens lecteur de Bédéphagie, j’avais déjà une dédicace de Svart pour le petit album Missy que je recommande chaudement.

Et enfin, me voilà gratifié d’un magnifique Ex-libris en série limitée :

Ex-Libris Ghouls of Nineveh
© Fabrice Gagos – Sombre Bizarre 2012

C’est tout pour le moment, j’éditerai le billet dès que j’aurais lu l’ouvrage, donc à suivre ci-dessous !
Je suis un boulet, c’est vrai, mais parfois ça me réserve de bonnes et inattendues surprises !!

EDIT DU LENDEMAIN

J’ai lu ! donc je peux vous en dire un peu plus sur ce Ghouls of Nineveh.
Première chose : c’est à suivre, du coup je suis resté sur ma faim à la fin :)
La « bonne nouvelle » c’est que ce ne sera qu’un dyptique et que le second album verra la fin de l’histoire, nous ne partons pas sur une saga à la Walking Dead donc.
Que dire de la lecture ?
J’ai attaqué gentiment, en essayant de me faire au nouveaux personnages et au dessin faussement simple de Svart.
Le découpage nous fait passer d’un groupe de protagonistes à l’autre, ce qui peut paraître confus, mais se gère finalement très bien, surtout que l’ensemble des personnage (enfin ceux qui survivent) se retrouvent assez rapidement regroupés.
J’avoue ma frustration à la fin de l’album de ne pas connaître la suite surtout que j’i l’impression de l’avoir dévoré, ce qui ma foi est gage de qualité. Où plutôt gage de correspondance avec mes goûts bédéphiles éclectiques !
Certainement pour palier à cette déception, Svart à agrémenté la fin de l’ouvrage par quelques planches pleines pages assez sympa et enfin une double page avec deux personnages qu’on rencontre au début de l’album et qui continuent leurs petites vies mine de rien, à cent lieux de s’imaginer ce que subit leur pote à quelques kilomètres de là, bref un parfait décalage qui m’a fait marrer.
Oui, je suis bon public, oui j’aime aider les jeunes auteurs, et oui : je vous le conseille (sauf si votre truc c’est Sakura la chasseuse de cartes et les menuets en sourdine).

Bon… c’est pas tout ça mais Fabrice… Elle vient cette suite !?

Deux petites dédicaces

Comme je me fais rare dans le secteur, pour me faire pardonner je vous partage mes deux dernières dédicaces obtenues au 9e festival BD d’Auvers-sur-Oise.
C’est peu je sais, mais c’est une façon de vous prouver que votre ami l’orc bédéphage n’est pas mort. ;)

Les deux premières sont de Michaël Marmin, un artiste vraiment sympa aux multiples facettes avec qui on passe un bon moment sur un salon.

Michaël Marmin
© Badiuth 2012 – Michaël Marmin

Celle-ci à été effectuée au bic baveux sur un petit ouvrage que je vous recommande si vous aimez l’humour noir/gothique/décalé/malfaisant/métaleux, moi en tout cas ça me fait rire, mais j’admet, je suis bon public :) pour l’ouvrage en question, voir plus bas…

Maïkeul Marm'iin, le maître du mal absolu
© Opale BD 2011 – Michaël Marmin – 2012

Celle-là est un « cadeau bonus » de Michaël Marmin (je vous le répète, il est très sympa et proche de son public),
qui a accepté de griffonner cette demoiselle sur mon livre d’or en plus de la première dédicace.

Cadeau de Michaël Marmin
© Michaël Marmin – 2012

Et la dernière est de Fabrice Meddour, qui malgré une fatigue importante et une migraine tenace à bien voulu aller au bout de sa séance de dédicaces, un grand merci à lui pour son professionnalisme !

Dédicace de Fabrice Meddour
© Soleil 2009 – Fabrice Meddour – 2012

Voilà c’est tout, ou presque…
Pour ceux que ça intéresse, vous trouverez chez les bons (très bons) dealers,
ce petit ouvrage paru chez Opale BD et disponible pour quelques piécettes:

Couverture Maikeul Marm'iin
© Opale BD 2011 – Michaël Marmin

Hommage à Mœbius

Ce matin la planète BD vient d’apprendre la mort de Jean Giraud à 73 ans, des suites d’une « longue maladie », comme on le dit pudiquement.

Restons dans la pudeur, plutôt qu’un long article en mode « encyclopédie pompée Wikipédia » sur la carrière d’un monstre sacré de la BD, je vais écrire un tout petit billet intimiste : comment j’ai découvert Mœbius.

Jean Giraud Aka Mœbius
© Dargaud 2003 – Rita Scaglia / Dargaud

Il faut remonter le temps, jusqu’en 78 ou 79, j’ai au maximum huit ans, c’est l’été et je suis en colonie de vacances dans la Drôme à Saint-Bonnet de Val-Joyeux.
J’y suis allé deux ans de suite, d’où mon doute sur l’année exacte.
J’avoue n’avoir guère que de mauvais souvenirs de toutes mes colos, sans doute mon petit coté parfois associal et introverti, mais ils m’en reste quelques bons, dont celui-ci.

Nous les colons étions logés dans un petit château campagnard à l’entrée d’un beau parc avec un étang central.
Faisant partie d’une des plus jeunes classe d’âge, j’étais astreint à une sieste quotidienne.
Quelle horreur !
À cet âge là, en plein été, on rêve plutôt de battre la campagne que de dormir !
Aujourd’hui je vendrais mon âme certains jour pour « comater » une petite heure :)

Bref, l’une des salles du château faisait office de bibliothèque. Entendre par là : des gros poufs disposés anarchiquement et des caisses de BD posées au sol.
Au moment de la sieste, bien entendu, cette pièce était fermée à clef.
Jamais en retard d’une connerie, je m’étais rendu compte que nous pouvions ouvrir l’immense double porte en dégageant simplement le loquet qui maintenait un des battants au sol. Il suffisait alors de tirer les deux battants pour dégager le verrou sans l’aide de clef !

Vous l’avez compris, à partir de cette découverte, les siestes se résumaient à un commando de gamins investissant frauduleusement la bibliothèque dès que les monos avaient le dos tourné.

Et c’est dans cet endroit baigné de la lumière des heures les plus chaudes de la journée que j’ai lu mes premiers Blueberry. Loin de me douter qu’un jour j’aimerai la BD comme aujourd’hui et bien des années avant que je ne découvre Métal Hurlant et un certain Mœbius !
Je n’ai d’ailleurs appris que Mœbius et Jean Giraud ne faisaient qu’un, que bien longtemps après avoir dépassé la vingtaine d’année.

Pour moi Gir reste un maître de la BD au même titre que peuvent l’être Frankin, Goscinny ou Gotlib entre autres mais avec le petit plus d’avoir contribué à la naissance de ce qu’on pourrait appeler la BD Adulte.

Voilà, merci Gir pour ces instants volés de mon enfance et reposez en paix.

Je sais que mes lecteurs sont peu nombreux, mais je sais aussi qu’ils sont en majorité des passionnés de BD.
Alors plutôt que des commentaires tristes, je vous demande chers lecteurs d’écrire ce que Jean Giraud évoque pour vous comme souvenirs, premières lectures, anecdotes, rencontres…

BDbuzz pour iPhone

Tous les amateurs de BD sont un jour confrontés au même problème, leur collection d’albums grossi à un rythme plus ou moins régulier et il est rare que la tendance s’inverse.
Si cela ne pose pas de réel problème pour les collections structurées avec des séries achetées neuves et complétées au fur et à mesure des parutions, ce n’est pas le cas pour des collections plus opportunistes de chineurs qui complètent leur collections au gré des brocantes, vide greniers, magasins d’occasions…
En effet les achats étant effectués au coup par coup, les séries de votre collection constituées de cette manière comporte de nombreux « trous ».
Comment se souvenir d’une fois sur l’autre quels albums vous manquent ?

Faisant partie de cette seconde catégorie de collectionneurs, je me suis souvent retrouver à laisser passer une occasion ou parfois pour ne pas rater une « bonne affaire » rentrer et me rendre compte que je possédais déjà l’album, vive les doublons !
C’est le jeu bien entendu, mais si il y a moyen d’optimiser et d’économiser quelques piécettes durement gagnées, il ne faut pas s’en priver.
Comme je n’avais pas envie de me promener avec un listing de l’intégralité de mes albums, je me suis tourné vers une solution sympa que je vous expose derechef : BDbuzz

Disponible pour iPhone et smartphones Androïd, BDbuzz est une application gratuite qui vous rendra bien des services, à condition de bien l’utiliser !

Parenthèse : J’ai installé BDbuzz en janvier et suite à une mauvaise utilisation de ma part j’ai perdu toute mes données, maintenant je dois tout recommencer, je vous expliquerai comment ne pas faire la même erreur. fin de la parenthèse.

Comme d’habitude nous allons voir ça en images.
L’application est relativement bien foutue, de facture classique avec un champs recherche en haut et des rubriques en bas, personne ne devrait être perdu.

Voyons les rubriques de plus près et commençons donc par ma Collection :


Comme son nom l’indique, c’est l’onglet où vous retrouverez toutes vos BD, mais aussi les albums numériques si vous en téléchargez, une wishlists qui vous permettra de vous souvenir des albums que vous souhaitez en priorité, et un astucieux gestionnaire de prêts qui vous mettra sur la piste de l’affreux rabouin qui vous aura taxé votre EO préférée il y a six mois, entre autres.

Si vous sélectionnez « tous vos albums », vous pourrez au choix, voir votre collection sous forme de liste d’albums avec visuels des couvertures, mais aussi faire des recherches par séries ou par auteurs.

Pour moi c’est le cœur de l’application puisque c’est pour avoir cette liste que je l’ai choisie, mais elle recèle d’autre fonctions qui peuvent intéresser les bédéphiles que nous sommes.

Prenons par exemple la rubrique le Buzz :
Cet onglet qui reprend le nom de l’app, vous permettra d’être au courant des dernières sorties, tendances, de voir des chroniques d’albums, bref… d’être au fait de l’actualité BD !

Intéressons-nous maintenant à l’onglet la Librairie, vu que c’est celui qui permet d’accéder à l’énormissime et incontournable base de données BDgest’
Et oui, BDbuzz à obtenu l’autorisation d’exploiter ce qui doit être une des bases de données les plus exhaustives du monde de la BD francophone, c’est un gage de sérieux et de qualité non ?

Vous-pouvez-donc chercher un album par série, titre, auteur, genre et choisir de l’ajouter à votre collection, de l’ajouter à votre wishlist, de l’acheter ou de le partager sur votre mur Facebook.
Vous noterez également que ceux déjà présent dans votre collection sont cochés, ce qui est assez pratique pour repérer d’un coup d’oeil les albums manquants.

L’onglet BD numérique intéressera plus les globe-trotters et les adeptes du « dématérialisé », ici vous pourrez vous offrir moults nouveautés parues en édition numérique.
J’avoue que c’est l’onglet qui m’intéresse le moins, mais comme tout le monde n’est pas moi, je dois le présenter aussi ! :)

Et enfin l’onglet Infos… Curieux nom pour la section permettant le paramétrage de l’app, mais ne nous formalisons pas et voyons plutôt ce qu’elle nous offre :

Le compte BDbuzz permet de participer au forum sur le site, d’acheter des albums, et d’obtenir des news… passons
Vous avez la possibilité de désactiver le choix papier/numérique au moment du remplissage de votre collection, personnellement ça m’arrange, ça évite les erreurs de manipulation.
Le choix de l’onglet de démarrage : pas besoin de précisions supplémentaires je pense !
Nous approchons maintenant de l’option la plus douloureuse (pour moi) vous avez la possibilité de sauvegarder et de restaurer la collection et ça.. c’est bien !
J’en ai fait la douloureuse expérience quand j’ai perdu l’intégralité de la collection que j’avais patiemment rentré en janvier ! ça a été tellement cruel comme expérience personnelle, que je n’ai pas recommencé à rentrer mes albums avant hier soir… si si..
Par contre l’app a dû connaître des mises à jour depuis janvier, parce que je ne me souvenais pas de la présence de cette option si utile.

Donc, deux ou trois conseils pour vous éviter les même mésaventures
Cliquer sur le bouton sauvegarder bien entendu !
L’app crée en interne un backup (daté du jour de sauvegarde, c’est important pour la suite) de votre base.
C’est bien. Lorsque vous synchronisez votre appareil (ici en l’occurrence un iPhone) vous avez la possibilité de récupérer ce fichier et de le mettre en sûreté, faites-le !


Par contre, si vous êtes un peu à l’étroit dans votre téléphone, c’est mon cas, je vous conseille de supprimer la sauvegarde de votre iDevice après l’avoir copié.
Comme vous pouvez le constater le backup fait 4,6 Mo pour 46 albums, donc on peut considérer qu’avec une collec de 1 000 albums, la sauvegarde atteindra allègrement les 100 Mo, c’est pas négligeable.
Surtout si vous devenez parano et sauvegardez après chaque mise à jour de votre collec, vous allez multiplier les fichiers de sauvegarde !

Voilà, je pense avoir fait le tour, au final c’est une application très agréable à qui il manque juste la possibilité de sélectionner d’un coup de multiples albums et la gestion des doublons pour être parfaite !

Les plus de bdBuzz
- Simple
- Gratuit
- Consultable sans connexion internet
- Communauté réactive
- Gestion des prêts

Les moins de bdBuzz
- Si vous êtes du genre collectionneur compulsif, avec plusieurs éditions du meme ouvrage (EO, TT, TL…) que vous aimez connaitre la cote de vos BD ou la valeur de votre collection complète, passez votre chemin et rabattez vous sur une application plus en phase avec vos besoins (je chercherai et vous en présenterai une si je trouve la perle rare).
- Gestion des doublons perfectible

EDITION – 02 SEPTEMBRE 2011

Un petit edit pour signaler que :
1- Contrairement à mes affirmations, il existe une méthode pour faire une sélection multiple sur BDbuzz : elle se trouve en haut à droite dans la partie librairie (bouton représentant une flêche), en cliquant dessus, on peut ajouter tous les albums d’une série très rapidement (un seul clic par album suffit) sans avoir besoin d’ouvrir la fiche descriptive de chaque album et de revenir.
2- Alex qui répond sur le Forum de BDbuzz.net est très réactif et j’ai pu avoir des réponses à quelques interrogations en moins de 24h, ce qui est plutôt sympathique.

Je suis Légion et ses Chroniques

À l’occasion de la sortie de « Les Chroniques de Légion« , je vais faire un petit retour sur la magnifique trilogie « Je Suis Légion » de Fabien Nury et John Cassaday pour ceux qui ne la connaîtrait pas encore.

Alors le Seigneur s’approcha de l’homme, et lui demanda son nom :
« Légion », dit l’homme, « Car nous sommes nombreux. »
Marc, 5.9

Couv Je suis Légion T1
Tome 1 – Le Faune Dansant
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2004
Couv Je suis Légion T2
Tome 2 – Vlad
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2006
Couv Je suis Légion T3
Tome 3 – Les Trois Singes
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2007

Le mythe de la vie éternelle aura fait couler des fleuves d’encre et de pigments depuis les débuts de l’humanité. L’homme n’a de cesse que de vaincre la mort, alors qu’il excelle dans l’art de la donner, mais ça c’est un autre débat qui n’a pas forcément sa place ici.
Il n’est pas étonnant donc d’avoir vu fleurir de nombreuses légendes tenaces : Homme qui ressuscite, Phénix qui renaît de ses cendres, Saint-Graal, Fontaine de jouvence, entre autres, mais aussi et surtout dans le cas qui nous intéresse : Vampires !

Oui, le vampire, vous savez, ce mec blafard comme un lave-linge, qui ne se reflète pas dans les miroirs, se transforme en Batman chauve-souris pour se déplacer plus rapidement, ne supporte pas l’ail et le soleil (on en déduit qu’il y en a très peu dans la région de Nice), dort dans un cercueil et a la fâcheuse manie de transpercer à coup de canines hypertrophiées la jugulaire de jeunes vierges tombées sous son charme.

Immortalisé par Bram Stoker, le personnage du Comte Dracula en est l’archétype originel.
Notons au passage que Bram Stoker c’était inspiré d’un prince de Valachie du XVe siècle tout à fait réel lui , Vlad III, réputé pour sa cruauté et sa manie d’empaler pour un oui ou pour un non les fâcheux qui avaient eu l’impudence (et surtout l’imprudence) de le contrarier.
Cette légère digression historique me permet de revenir à Légion, en effet, Fabien Nury s’est inspiré du même personnage historique pour son scénario, tout en étant plus fidèle à la légende que Bram Stocker (voir l’article Wikipédia sur Vlad Dracul) et de sa lutte pour le pouvoir, bien réelle, avec son frère Radu.

Avertissement : à partir d’ici commence la zone de SPOIL potentiel.

Pour Fabien Nury, pas d’ail, de chauves-souris, de canines, de miroir et autres crucifix, le strigoï survit grâce à une particularité sanguine le rendant potentiellement immortel.
Pour être clair, le sang de Vlad et Radu est le siège de leur personnalité, est animé d’une vie propre et se comporte de façon parasitaire en s’introduisant dans le corps de la (des) victime(s), une fois le sang assimilé, l’hôte est entièrement contrôlé par le donneur.
De telle manière, les deux Strigoïs survivent depuis le XVe siècle en changeant d’hôte au gré de leurs besoins, leurs desseins, mais aussi leurs nécessités car parfois c’est une question de survie pour eux, dans ce dernier cas, un animal peut être le récipiendaire de leur sang.

Planche Je suis Légion T1
Tome 1 – Le Faune Dansant
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2004
Planche Je suis Légion T2
Tome 2 – Vlad
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2006
Planche Je suis Légion T3
Tome 3 – Les Trois Singes
© Fabien Nury – John Cassaday
Les Humanoïdes Associés 2007

L’action prend place, dans le premier album, à l’un des moments les plus troublés de notre histoire : la seconde guerre mondiale. Dans ce contexte historique, Vlad évolue sous les traits d’une enfant roumaine servant d’expérience dans un programme secret nazi visant à créer le soldat parfait à partir d’untermenschen.
Quel espoir pour les nazis, que de contrôler à partir d’un seul esprit une troupe de soldats insensibles à la douleur et dont l’éventuelle perte n’indignera aucun haut dignitaire puisque aucun brave soldat aryen n’aura péri dans l’assaut, seulement quelques prisonniers de guerre voir des juifs, des slaves ou des roms.

Au même moment, à environ 2500 km de là, à Londres, Victor Thorpe meurt dans d’étranges circonstances, suffisamment étranges pour déclencher une enquête.
Ce n’est pas tous les jours que l’on trouve un cadavre qui s’est auto-égorgé sans laisser une trace de sang !
Et en période de guerre, lorsque l’on sait que cet homme était riche et très influent, ça devient directement une affaire d’état.
Stanley Pilgrim et son équipe sont chargés de l’enquête et leurs soupçons se dirigent assez rapidement vers Peter Wilkes, ce qui est dramatique, cet homme ayant accès au War Office où siège aussi Sir Winston Churchill et donc accès à tout le renseignement stratégique anglais.

Vous l’aurez compris, Victor Thorpe, Peter Wilkes ne sont qu’une seule et même personne : Radu !

Radu poursuit une quête personnelle bien plus importante a ses yeux que la guerre mondiale qui déchire le monde des hommes : La destruction pure et simple de son frère Vlad !
Leur lutte fratricide les conduira sur les différents fronts d’opération de l’ouest et se conclura bien évidemment par la confrontation attendue.

Nous avons donc un scénario original aux multiples rebondissements et sans temps morts excessifs, servi par un dessin réaliste de John Cassaday qui distille avec brio les cadrages et les sorties de cases sans en faire trop. Les trois albums se lisent facilement mais demandent un peu de calme pour bien appréhender les différents personnages, les implications de leurs actes; à ne pas lire dans le métro ou entre deux tâches ménagère donc.

Voilà pour « Je Suis Légion », intéressons-nous maintenant aux « Chroniques de Légion », ici Fabien Nury a choisi de faire appel à plusieurs dessinateurs, j’avoue que sur le coup ça m’a un peu ennuyé, je ne suis pas super fan de ce genre d’expérience.
Mais d’un autre coté, quand la couverture et le premier récit sont mis en valeur par Mathieu Lauffray, on ne fait pas le difficile longtemps, quelle belle carte de visite !

Couv Chroniques de Légion T1
Les Chroniques de Légion – Livre 1
© Fabien Nury – Mathieu Lauffray
Glénat 2011
Planche Chroniques de Légion T1
Les Chroniques de Légion – Livre 1
© Fabien Nury – Mathieu Lauffray
Glénat 2011

Je dois avouer toutefois, qu’une fois l’album ouvert, même si la transition entre les différents dessinateurs est évidente, elle n’est pas choquante. C’est dû à mon humble avis à la structure de l’ouvrage : quatre dessinateurs, quatre époques de la vie de Vlad et Radu.
Nous voici projeté à l’origine de la saga au XVe siècle avec Mathieu Lauffray, puis au XVIe siècle avec Mario Alberti, puis en plein cœur de la retraite napoléonienne de Russie avec Zhang Xiaoyu et finalement à la fin du XIXe siècle avec Tirso, chapitre final où nous retrouvons le jeune Victor Thorpe qui réapparaîtra très brièvement dans le Tome 1 de Je Suis Légion.
Du coup ces changements de mains, ne sont pas préjudiciables à une lecture sereine de l’album, la palette chromatique est relativement raccord d’un chapitre à l’autre et contribue à conserver l’immersion dans le récit.

Sachant que les Chroniques de Légion, sont une tétralogie, je me pose quelques questions et en suis réduis à des conjectures hasardeuses. Il est possible qu’une simple recherche Google réponde à mes interrogations, mais je vais quand même émettre mes hypothèses et les soumettre à votre légendaire sagacité* :
Quatre volumes sont prévus, seront-ils avec les même dessinateurs ?
Étant donné que 4 périodes courent de la genèse au dénouement, est-ce que dans les prochain volumes chaque chapitre reprendra là où le précédent c’est arrêté ??
Ou alors ce seront d’autres créneaux de temps et angle de point de vue ?

Ce ne sont pas de bien grandes interrogations mais si vous détenez une réponse fiable, faites m’en part, j’éditerai le billet ;)

*Je tiens mes lecteurs en haute estime n’est-ce pas ?

La Licorne

Avant Galilée (1564-1642), la terre était plate, et l’univers tournait autour. Toute autres considérations sur une planète sphérique, un système solaire ou la théorie de la gravité vous eut valu le bûcher pour hérésie, sans omettre le douloureux passage par la question préparatoire puis la question préalable !
Et si… et si la terre avait été réellement plate ?
Et que suite à des modifications d’ordre métaphysique elle était devenu ronde petit à petit au cours de la renaissance ?
Un peu barré comme concept non ?

Bien, alors comme une planète plate qui se métamorphose est un concept un peu trop gros, appliquons ce principe à l’être humain, mais l’être humain dans sa physiologie profonde.
Au moyen-âge, point d’autopsie réprouvée par l’église, point de microbes non plus, Louis Pasteur ne naîtra qu’en 1822.
Au moyen-âge donc, le corps humain est considéré comme constitué principalement de quatre humeurs différentes : le sang, la bile, l’atrabile et le phlegme ; la maladie proviendrait d’un déséquilibre entre ces dernières; « les sautes d’humeur » viennent aussi de là.
Et si… et si le corps avait été effectivement composé d’humeurs et que suite à des manipulations génétiques doublées d’un peu d’évolution darwiniste nos corps c’étaient peu à peu métamorphosés pour devenir ceux que nous connaissons aujourd’hui ?
Toujours un peu barré comme concept mais plus plausible…
Suffisamment acceptable en tout cas pour en faire un scénario épique et moderne de Bande-Dessinée, j’ai nommé : La Licorne de Mathieu Gabella et Anthony Jean aux éditions Delcourt !

Difficile de mettre La Licorne dans une case pré-formatée, ce n’est pas vraiment du « capes et épées », c’est trop récent pour être du médiéval fantastique et trop vieux pour être du steampunk. Il faudrait presque inventer une case spéciale, genre « Historic Fantasy ».
J’ai découvert La Licorne il y a à peu près deux ans, lors d’une petite rencontre entre Yiunautes du coté de Saint-Germain. Nous échangions nos sentiments sur quelques albums marquants quand Lordstone c’est mis à me faire la promo de cette série, faut croire qu’il a été convainquant, puisque je suis rentré chez moi avec l’album sous le bras et que depuis j’ai investi dans les suivants !

Pour info, trois albums sont déjà parus, et le quatrième et dernier tome (62 planches) ne devrait plus tarder.

Couv La Licorne T1
Tome 1 – Le Dernier Temple d’Asclépios
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
Couv La Licorne T2
Tome 2 – Ad Naturam
© Gabella – Jean – Delcourt 2008
Couv La Licorne T3
Tome 3 – Les Eaux Noires de Venise
© Gabella – Jean – Delcourt 2009

On va pas donner dans le résumé exhaustif ni dans l’analyse poussée du dessin, des tas de sites le font mieux que moi et ce n’est pas mon but, mais si je peux contribuer à vous donner envie de commencer la série, je m’estimerai amplement satisfait, le bonheur est dans le partage.
Comme on ne juge pas un livre à sa couverture voici dans l’ordre, trois planches tirées de chacun des tomes paru, vous pourrez y admirer la qualité du dessin et constater que cette qualité perdure d’album en album, ce qui n’est pas toujours le cas dans la production BD actuelle malheureusement.
J’ai choisi ces planches avec soins pour vous dévoiler très succinctement le scénario de façon visuelle.

planche La Licorne T1
Tome 1 – Le Dernier Temple d’Asclépios
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
planche La Licorne T2
Tome 2 – Ad Naturam
© Gabella – Jean – Delcourt 2008
planche La Licorne T3
Tome 3 – Les Eaux Noires de Venise
© Gabella – Jean – Delcourt 2009

Avertissement : à partir de ce point, on peut parler de SPOIL.

Paris XVIe siècle, Ambroise Paré chirurgien peu orthodoxe puisque formé à la dure sur les champs de bataille royaux, pratique une médecine « moderne », aujourd’hui on dirait invasive, pour cela il est méprisé par les médecins « académiques » qui voient en lui, au mieux un barbier (sa formation initiale), au pire un boucher, en tout cas un ignare indigne de la Faculté qui ne connaît même pas le latin. Pour être honnête, ce mépris est réciproque, Paré n’est guère enthousiasmé par la médecine « astrologique » et ne tient pas en haute estime ses collègues de la Faculté de médecine qu’il considère comme des charlatans passéistes.

Toujours est-il que quand des anatomistes de renom commencent à mourir dans d’étranges circonstances, circonstances d’autant plus étrange que certain d’entre-eux sont déjà sensés être morts depuis plusieurs années, Ambroise Paré se retrouve malgré lui aspiré dans la tourmente d’une conspiration internationale où les deux factions, les Asclépiades et l’Église, s’affrontent dans une guerre manichéenne.
Les uns pour obtenir la suprématie sur l’espèce à l’aide d’une des premières armes bactériologiques a grande échelle, les autres pour sauver les primordiaux et l’espèce humaine de cette menace.

Ah oui.. vous avez noté ? j’ai utilisé le terme « les primordiaux », kesako les primordiaux me direz-vous ?
Le primordiaux vous les connaissez sans aucun doute, il hantent nos légendes : Centaures, Vouivres, Sirènes, Dragons, Hydres, Manticores
Ils sont aussi vieux que l’humanité, peut être plus vieux même. Leur anatomie est semblable à celle des premiers humains, régie par les humeurs, sauf qu’au moment ou Paré intervient dans l’histoire, les primordiaux sont en voie de disparition, en effet une espèce ne peut survivre sans l’autre et malheureusement comme l’espèce humaine mute, les primordiaux s’éteignent.
Les Asclépiades, société secrète de médecins tenants de l’anciennes médecine « humeur + astrologie », démontrent à Ambroise Paré que quelqu’un, non seulement joue avec l’anatomie humaine, mais en plus créé un virus à partir du venin de l’hydre : la vermine, capable de décimer tous les primordiaux et de déclencher une pandémie chez les humains.
Le salut ne peut venir que d’un primordial : La Licorne.

La Licorne conte donc leurs aventures, de France au nouveau monde en passant par Venise…

Bien entendu comme dans tous les bons romans épiques nous avons les ingrédients nécessaires à une intrigue trépidante : Médecins influents, légendes vivantes (Nostradamus ou Léonard de Vinci), sociétés secrètes, méchants très très méchants, agent double, traîtres, pontifs retors, courses poursuites, combats, sex… ah non, pas de sexe… Comme quoi une bimbo à gros seins n’est pas toujours indispensable à la qualité d’un récit !

Pour les amateurs d’albums « avec bonus », notez que les tomes 2 et 3 en première édition sont fournis avec un cahier graphique de 8 pages. Je n’ai malheureusement que le tome 3 en première édition, mais ça me permet de vous en montrer deux extraits de belle facture :

Cahier La Licorne T3
Tome 3 – Cahier exclusif première édition
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
Cahier La Licorne T3
Tome 3 – Cahier exclusif première édition
© Gabella – Jean – Delcourt 2008

Vous aimez les belles intrigues n’hésitez-plus, foncez vous offrir La Licorne !

4e Festival BD Bulles de Mantes 2011

leaflet Bulles de Mantes
© Jean-François Charles 2011 – Création/AR’MLJ
Mantes-la-Jolie est une ville qui traîne une réputation sulfureuse. Qui n’a pas entendu parler du Val Fourré ? Une de ces cités-dortoirs qui fait régulièrement la manchette des journaux régionaux et parfois même nationaux.
Donc quand j’ai projeté de me rendre au 4e Festival de BD Bulles de Mantes, je m’attendais à me retrouver dans une MJC de banlieue, et oui, moi aussi j’ai des à-priori comme la majorité des habitants de notre beau pays…
c’est moche, je sais !

Seulement voilà, Mantes-la-Jolie est la commune possédant la troisième plus grande superficie d’Île-de-France après Paris (et mon Argenteuil natal), une une commune qui c’est développée tout en longueur le long d’un des méandres de la Seine sur près de 6km, les quartiers sont donc relativement éloignés les uns des autres. À mon arrivée dans la ville, j’ai été étonné de découvrir une ville pleine de charme avec une magnifique Collégiale du XIIe siècle et un patrimoine historique qui me fera certainement revenir traîner mes guêtres dans le quartier.
Comme quoi, il ne faut pas prêter plus d’attention que ça aux réputations toutes faites, je tacherai de m’en souvenir.

Bien, c’est pas tout ça, mais je suis parti un peu « à l’arrache » et maintenant il faut que je trouve le lieu du Festival, après avoir tourné un peu dans le secteur (noter au passage que Mantes-la-Ville et Mantes-la-Jolie sont deux entités distinctes, ça évitera de tourner autant la prochaine fois) je fini par arriver au bon endroit, par Limay, au pied du pont qui mène à l’Île-aux-Dames, île qu’il faut traverser dans sa longueur pour arriver via un petit pont sur l’Île-l’Aumône qui accueil le parc des expositions.
ces deux petites îles qui occupent le méandre sont étroites et vertes et accueillent des équipement sportifs et culturels, aujourd’hui, il fait beau c’est un plaisir que d’y déambuler en regardant un petit voilier, voguer sur la Seine à travers le rideau d’arbres, ça a un petit coté « impressionniste » comme vision, qui n’est pas pour me déplaire

Autre bonne surprise, l’entrée est gratuite, pratique qui devient rare, mais en plus on vous remet un « petit » dépliant 10×21 qui une fois ouvert fait la bagatelle de 42×59 (A2) avec au recto le programme du festival (qui se déroule sur trois jours) et au verso l’affiche du festival… sympa !
D’ailleurs vous pouvez l’admirer fermé ci-dessus. Mon fils qui m’accompagnait a aussi eu le droit à deux petit magazines avec des petites BD, tout le monde est gâté.

Au premier abord, le site se présente comme une grande cour gravillonnée, avec une disposition en forme de U, à droite le pavillon N°5, qui accueille le festival proprement dit; en face la scène où un groupe de musicien ne tardera pas à jouer; à gauche la traditionnelle buvette, qui accompagne aussi sous le même chapiteau ouvert quelques associations locales, dont une de modélisme nautique avec un bassin pour les initiations. (ne pas oublier, le thème du festival est « mer et navigation » ).
Par la suite je découvrirai un autre pavillon un peu plus loin sur la gauche dédié au Manga, je m’y intéresserai assez peu vu que la semaine prochaine, je vais à Mangachamp avec mes loulous.

Vue de la scène et de la buvette

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
Vue de l’espace associations

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
Les amateurs de manga !

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011

Petit avertissement : les photos ont encore une fois été prisent avec mon iPhone 3G qui commence à accuser son âge, mes excuses pour la pauvre qualité des clichés et vivement la WWDC qui devrait annoncer le prochain renouvellement de mon précieux. :)

Arrivé dans le pavillon 5, la disposition est assez classique : Boutique avec les albums des auteurs en dédicace, deux allées dédiées aux dédicace, un espace ludique pour les plus jeunes (ça c’est pas systématique, ça vaut donc le coup d’être signalé), et enfin l’espace dédié aux boutiques où l’on trouve comme d’habitude de la BD neuve, de l’occasion, des raretés, des ex-libris, des goodies… le pavillon n’est pas énorme (environ 600m2) mais on a pas la sensation de se marcher sur les pieds, d’un autre coté, il fait beau, c’est dimanche après midi, les visiteurs ne sont peut-être pas si nombreux, en tout cas on ne ressens pas une sensation d’étouffement ou de bousculade désagréable.

L’habituelle cohorte des chasseurs de dédicace est présente, vous savez ces groupe de gens qui arrivent par groupe de trois à cinq et qui font dédicacer la moitié de leur bibliothèque, il y aussi les insupportables « sacs tampon », sacs à dos qui sont sensés représenter une personne réelle genre « faites vous chier à attendre, moi je pose mon sac qui garde ma place et je vais me balader », je ne comprends toujours pas que l’on accepte ces « files d’attente virtuelles », c’est un manque de correction vis-à-vis des gens qui font réellement la queue. je dois être vieux jeu…

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011

Après un rapide tour des lieux, mon choix de dédicace se portera sur Tacito, en effet, vu mon coté « vieux jeu » annoncé plus haut, je suis bien obligé de cibler mes dédicaces, je pars rarement avec plus de deux dessins sur ce genre de manifestation. De plus J’avais dans l’intention de faire deux fois la queue pour faire plaisir à un ami, malheureusement la suite des événements m’a contraint à trouver un plan B.
Et oui, j’ai encore une fois été victime de la « queue virtuelle » mais avec une variante, comme l’allée était étroite, les sacs étaient sur le coté pour pas gêner le passage… splendide ! du coup, de cinq personne devant moi, nous sommes montés à dix le temps que mon tour arrive !
Le pauvre Tacito, qui essayait de suivre le mouvement avait jugé bon de stopper la file deux personnes après moi pour gérer sont temps au mieux (il prends un certain temps pour faire une chouette dédicace), sauf que lui non plus n’avait pas repéré les sacs !!!
Donc j’ajouterai que c’est aussi un manque de correction vis-à-vis des auteurs !
Ami « sac-tampon » si tu me lis….

Du coup, de 20 minutes par dédicace, Tacito a été obligé d’accélérer le rythme et est passé à dix minutes chrono, la qualité s’en est un peu ressentie (pour avoir vu les premières et les dernières, je sais de quoi je parle), par contre c’est un auteur très agréable, qui parle et est souriant même après deux jours de marathon festivalier.
Comme une malédiction n’arrive jamais seule, je n’ai pas pu faire faire ma dédicace sur mon livre d’or, en effet Tacito « bloque » dessus, d’après lui il les « foire » systématiquement et préfère s’en occuper à tête reposée à la maison. je peux comprendre…
Tacito, si tu me lis, je te l’envoie quand tu veux ! :)
Hum… ça coûte rien d’essayer ^^

Comme je suis un grand fan de l’affiche Métal et BD, j’ai lui aie demandé une Claudia avec une guitare électrique, à son grand désespoir je dois dire. Le pauvre, en fin de festival, ça se fait pas d’avoir des exigences pareilles, mais bon, on est métalleux ou on ne l’est pas ! ^^

Allez trêve de Blabla on passe aux choses sérieuses :

leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011
leaflet Bulles de Mantes
© Badiuth 2011

Et, après 1h30 d’attente voici enfin le résultat, avec mon fameux « plan B »,
tu devrais la recevoir bientôt Fif, je me contenterai de la version numérisée !
leaflet Bulles de Mantes
© Tacito 2011

Oh dis moi oui, Enki !

Juste un petit billet en mode « j’me la pète », j’ai réussi à obtenir ceci :

Dédicace Enki Bilal
© Enki Bilal 2011

Avec donc en prime le dernier Bilal que je n’ai pas encore lu, mais ça ne saurait tarder.

Couverture Julia & Roem
© Enki Bilal – Casterman 2011

J’espère qu’il sera un peu moins obscur que la série, Le Sommeil du Monstre, qui j’avoue me gavait franchement vers la fin. Au point que j’en ai carrément zappé Animal’z, à voir… (à lire !).
Je vous ferai un petit topo, si il m’inspire sinon je passerai l’expérience sous silence.
Oui, je le rappelle : Je ne suis pas là pour casser de l’auteur, je partage ce que j’aime, éventuellement je dis que je n’ai pas apprécié, mais après, c’est à vous de juger.

Guédelon 2077-2011

Comme promis voici un rapide retour sur une demie décennie de travaux en quelque images :


2007
Guedelon 2007
vue d’ensemble – © Badiuth 2007
2011
Guedelon 2011
vue d’ensemble – © Badiuth 2011



la vue d’ensemble 2011 a été faite au portable désolé…
(j’ai été en dessous de tout pour les photos cette année !)


2007
Guedelon 2007
Mur d’enceinte – © Badiuth 2007
2011
Guedelon 2011
Mur d’enceinte – © Badiuth 2011



2007
Guedelon 2007
Tour d’angle – © Badiuth 2007
2011
Guedelon 2011
Tour d’angle – © Badiuth 2011


Ce billet a été sponsorisé par le M.S.A.B (Mouvement de Soutien aux Architectes Bloggueuses) ;)

Lachapelle vu par le Bédéphage

Avant d’entamer la rédaction de ce billet, je tiens à faire une petite mise au point : l’Art est subjectif, les goûts sont propres à chacun, suivant son vécu, ses émotions, ses expériences, sa religion, sa culture, son ressenti face aux œuvres présentées. Certaine œuvres pouvant plaire à l’un seront douloureuse ou intolérable pour l’autre. Le pire étant sans doute l’indifférence.
Quand dans Bédéphagie je parlerai d’Art, Sculpture, Photo, Peinture… La signification et le sens que je donnerai aux œuvres n’engageront que moi et ne seront le reflet que de ma propre analyse.
Il faudrait être d’une prétention sans bornes pour s’arroger le droit d’interpréter ce qu’a voulu dire ou transmettre l’artiste. À moins sans doute, que ce dernier ce soit déjà exprimé a ce sujet, d’être l’artiste en question, ou de posséder une culture artistique et historique globale ce qui est loin d’être mon cas (et celui d’environ 98% de la population).
Les choses étant claires, entrons dans le vif du sujet !

J’ai découvert l’œuvre de David Lachapelle assez récemment je dois l’avouer, au hasard des pages d’un magazine négligemment feuilleté dans une salle d’attente quelconque. Une photo qui m’attire l’œil, c’est vif, coloré, iconoclaste, ça me plait ! Un entrfilet indique qu’il est question d’un certain David Lachapelle et d’une expo qui doit avoir lieu à la Monnaie de Paris, pour une fois, j’ai de la chance, le magazine en question n’a pas six mois et l’expo à bien lieu du 6 février au 31 mai 2009 (oui j’ai dit que c’était récent mais j’ai omis de préciser que c’était il y a deux ans…). Quelques jours plus tard, je me rends donc à la Monnaie de Paris.
Passées la première salle présentant des travaux en 3D qui ne me plaisaient pas je prends une grande claque !
(je travaille dans le domaine de la PLV, du coup j’ai tendance à décortiquer la façon dont sont fabriquées ce genre de « sculptures en images » et j’ai du mal à y trouver un intérêt.)
Passé cette salle donc, nous sommes accueillis par une Piéta immense, un Christ junkie sur les genoux, un enfant innocent et facétieux aux pieds, des couleurs chaudes une composition stricte des symboles dans tous les coins, pas de doute, si le reste est de cet acabit je vais adhérer…. et j’ai adhéré !
Oh ! un détail… la Madonne c’était Courtney Love, son visage me disait bien quelque chose, mais sans le cartel à coté de l’œuvre, j’aurais bien été en peine de l’identifier formellement.

Parce-que David Lachapelle c’est aussi ça, un photographe de Stars, ne cherchez pas, ils sont tous passés devant son objectif, sportifs, starlettes, superstars internationales, politiques…
Vous ne me croyez pas ?
Alors je vous glisse quelques noms : Amanda Lepore, David Bowie, Paris Hilton, Michaël Jackson, Hillary Clinton, Elton John, Pamela Anderson, Mohamed Ali, Angelina Jolie, Puff Daddy, Justin Timberlake, Dolly Parton, David Beckham, Leonardo Di Caprio… Bref David Lachapelle c’est un peu le Nadar du XXIe siècle.
La comparaison avec Nadar s’arrête là, la plupart des travaux sont des « commandes » pour Vogue, Vanity Fair, Rolling Stones, Playboy ou le New York Times. Loin des portraits académiques de son prédécesseur, Lachapelle fait dans la mise en scène, la construction, rien n’est laissé au hasard, le plus petit détail compte.

Un exemple : Son portrait le plus « conventionnel » est sans doute celui d’Hillary Clinton, l’ancienne première dame est debout derrière un bureau, tout est convenable, presque strict, la parfaite photo de campagne, le cadrage, sa tenue, les photos sur le mur derrière elle, et sur le bureau…. le détail qui fait la différence : la pomme pourrie, véreuse.

Michaël Jackson
Michaël Jackson
© David Lachapelle
Anna Nicole Smith
Anna Nicole Smith
© David Lachapelle
Paris Hilton
Paris Hilton
© David Lachapelle



Cependant, il serait réducteur de réduire David Lachapelle à un photographe de mode, aussi talentueux soit-il, en parallèle de ces activités l’artiste se livre à des expériences plus personnelles comme les séries, Déluges, Jesus is my Homeboy, Disasters, Drunk Americans
Prenons l’exemple de cette œuvre de la série Déluge, j’aime beaucoup cette image qui était présente à la Monnaie de Paris et et que j’ai eu la chance de revoir le mois dernier à Art-Paris.

Le Déluge
© David Lachapelle

Cette œuvre concentre tout le talent et la démesure de David Lachapelle, imaginez que cette image a été réalisée en studio, et qu’elle ne fait l’objet d’aucun traitement ultérieur sous Photoshop comme la majorité des œuvres de l’artiste, et vous saisirez alors une infime parcelle de la quantité de travail démesurée demandée par la réalisation de ce visuel.
Je regrette de ne pas avoir trouvé de visuel plus grand que celui-ci à vous montrer, mais en cliquant dessus vous devriez avoir une vision un peu plus précise du tableau, oui je considère qu’en parvenant à ce niveau de composition l’on peut parler de tableau.
Tous les symboles y sont : enseignes de luxe, de grande distribution, temple de l’argent facile ou de la ruine, les symboles de la consommations moderne, caddies, voitures, les gens, jeunes, vieux, gros, maigres, tous tentant de survivre en sauvant ce qui leur est le plus cher, portable, nourriture, bonbons… Le tout sur les ruines noyées d’une civilisation moderne.
c’est une photo mais les attitudes sont figées, posées, comme sur les tableaux de la renaissance ou les personnages paraissaient comme statufiés pour l’éternité. ce détail déshumanise la photo et contribue à la rendre intemporelle, à s’en détacher pour l’observer avec recul (il en faut du recul, l’original doit bien faire dans les 3 mètres de large !)

Une autre série basée sur la religion est intéressante : Jesus is my Homeboy

Jesus is my Homeboy
© David Lachapelle
Jesus is my Homeboy
© David Lachapelle
Jesus is my Homeboy
© David Lachapelle



Bon, j’ai un anglais assez catastrophique et après quelques recherches sur le Net on pourrait à priori traduire « Homeboy » par : « de mon quartier », « mon ami », « de mon gang », personnellement si je devais le traduire dans un sens compréhensible pour nous autres franchouillards en conservant le petit coté humoristique que je ressens dans ce titre, je pencherais pour « Jésus est mon Coloc’ ».
Dans cette série dont vous pouvez admirer quelques extrait ci-dessus, un bel éphèbe christique nimbé d’une lumière sacrée se ballade au milieu d’une Amérique des quartiers, et c’est tour à tour Marie-Madeleine qui lui lave les pieds, encore Marie-Madeleine à qui il le non-pécheur doit jeter la première pierre, la Cène avec ses apôtres à casquette tatoués qui défilent sous nos yeux.
Toujours avec cette saturation dans les couleurs qui se retrouve quasiment dans toute les créations de Lachapelle (excepté peut-être la série « drunk americans »), cette richesses des détails et cette précision de la pose des modèles.

Je me rends compte en me relisant que les deux séries mises en avant ont des « connotations religieuses », je me dois donc de préciser que c’est loin d’être le cas de toute l’œuvre de David Lachapelle, il y a aussi des série plus trash, justes décalées, sexy (j’ai vu sur le web des gens parler de pornographie, je ne partage pas cet avis), amusantes ou plus graves.

Alors pourquoi subitement l’envie me prends de vous parler comme ça de David Lachapelle deux ans après avoir vu une expo ?
En fait il y a un ou deux mois, lors du sortie du coté de Saint-Germain, je suis passé à la boutique Taschen que je vous recommande chaudement si vous aimez les livres d’art à prix abordable. Bien évidemment, je ne peux entrer dans cette boutique sans en sortir avec au moins un livre à la main !
Vous ne tomberez donc pas de votre chaise de surprise quand je vous présenterai cet ouvrage :

Heaven to Hell
© David Lachapelle – Taschen 2010

Oui, C’est bien la Piéta que j’évoquais en début d’article qui sert de couverture à cet ouvrage ! :)
Ouvrage d’un prix et d’un format plus que généreux : 352 pages – 25.9 x 33 cm – 29.99€
Si toutefois vous ne parveniez pas à vous offrir cet ouvrage et si comme moi vous appréciez le travail de David Lachapelle, je vous invite à vous rendre sur son site, où vous aurez tout le loisir d’admirer son travail quasiment en temps réel et gratuitement !

à noter : Contrairement à mes habitudes l’intégralité des images qui illustrent cet articles sont glanées sur le net à l’exception de celles portant le « © David Lachapelle – Taschen 2011″ qui sont scannées par mes soins sur l’ouvrage Heaven to Hell, ceci s’explique par le fait que la plupart des images de ce magnifique livre sont en « double pages » rendant un scan de qualité impossible.