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Lachapelle vu par le Bédéphage

Avant d’entamer la rédaction de ce billet, je tiens à faire une petite mise au point : l’Art est subjectif, les goûts sont propres à chacun, suivant son vécu, ses émotions, ses expériences, sa religion, sa culture, son ressenti face aux œuvres présentées. Certaine œuvres pouvant plaire à l’un seront douloureuse ou intolérable pour l’autre. Le pire étant sans doute l’indifférence.
Quand dans Bédéphagie je parlerai d’Art, Sculpture, Photo, Peinture… La signification et le sens que je donnerai aux œuvres n’engageront que moi et ne seront le reflet que de ma propre analyse.
Il faudrait être d’une prétention sans bornes pour s’arroger le droit d’interpréter ce qu’a voulu dire ou transmettre l’artiste. À moins sans doute, que ce dernier ce soit déjà exprimé a ce sujet, d’être l’artiste en question, ou de posséder une culture artistique et historique globale ce qui est loin d’être mon cas (et celui d’environ 98% de la population).
Les choses étant claires, entrons dans le vif du sujet !

J’ai découvert l’œuvre de David Lachapelle assez récemment je dois l’avouer, au hasard des pages d’un magazine négligemment feuilleté dans une salle d’attente quelconque. Une photo qui m’attire l’œil, c’est vif, coloré, iconoclaste, ça me plait ! Un entrfilet indique qu’il est question d’un certain David Lachapelle et d’une expo qui doit avoir lieu à la Monnaie de Paris, pour une fois, j’ai de la chance, le magazine en question n’a pas six mois et l’expo à bien lieu du 6 février au 31 mai 2009 (oui j’ai dit que c’était récent mais j’ai omis de préciser que c’était il y a deux ans…). Quelques jours plus tard, je me rends donc à la Monnaie de Paris.
Passées la première salle présentant des travaux en 3D qui ne me plaisaient pas je prends une grande claque !
(je travaille dans le domaine de la PLV, du coup j’ai tendance à décortiquer la façon dont sont fabriquées ce genre de « sculptures en images » et j’ai du mal à y trouver un intérêt.)
Passé cette salle donc, nous sommes accueillis par une Piéta immense, un Christ junkie sur les genoux, un enfant innocent et facétieux aux pieds, des couleurs chaudes une composition stricte des symboles dans tous les coins, pas de doute, si le reste est de cet acabit je vais adhérer…. et j’ai adhéré !
Oh ! un détail… la Madonne c’était Courtney Love, son visage me disait bien quelque chose, mais sans le cartel à coté de l’œuvre, j’aurais bien été en peine de l’identifier formellement.

Parce-que David Lachapelle c’est aussi ça, un photographe de Stars, ne cherchez pas, ils sont tous passés devant son objectif, sportifs, starlettes, superstars internationales, politiques…
Vous ne me croyez pas ?
Alors je vous glisse quelques noms : Amanda Lepore, David Bowie, Paris Hilton, Michaël Jackson, Hillary Clinton, Elton John, Pamela Anderson, Mohamed Ali, Angelina Jolie, Puff Daddy, Justin Timberlake, Dolly Parton, David Beckham, Leonardo Di Caprio… Bref David Lachapelle c’est un peu le Nadar du XXIe siècle.
La comparaison avec Nadar s’arrête là, la plupart des travaux sont des « commandes » pour Vogue, Vanity Fair, Rolling Stones, Playboy ou le New York Times. Loin des portraits académiques de son prédécesseur, Lachapelle fait dans la mise en scène, la construction, rien n’est laissé au hasard, le plus petit détail compte.

Un exemple : Son portrait le plus « conventionnel » est sans doute celui d’Hillary Clinton, l’ancienne première dame est debout derrière un bureau, tout est convenable, presque strict, la parfaite photo de campagne, le cadrage, sa tenue, les photos sur le mur derrière elle, et sur le bureau…. le détail qui fait la différence : la pomme pourrie, véreuse.

Michaël Jackson
Michaël Jackson
© David Lachapelle
Anna Nicole Smith
Anna Nicole Smith
© David Lachapelle
Paris Hilton
Paris Hilton
© David Lachapelle



Cependant, il serait réducteur de réduire David Lachapelle à un photographe de mode, aussi talentueux soit-il, en parallèle de ces activités l’artiste se livre à des expériences plus personnelles comme les séries, Déluges, Jesus is my Homeboy, Disasters, Drunk Americans
Prenons l’exemple de cette œuvre de la série Déluge, j’aime beaucoup cette image qui était présente à la Monnaie de Paris et et que j’ai eu la chance de revoir le mois dernier à Art-Paris.

Le Déluge
© David Lachapelle

Cette œuvre concentre tout le talent et la démesure de David Lachapelle, imaginez que cette image a été réalisée en studio, et qu’elle ne fait l’objet d’aucun traitement ultérieur sous Photoshop comme la majorité des œuvres de l’artiste, et vous saisirez alors une infime parcelle de la quantité de travail démesurée demandée par la réalisation de ce visuel.
Je regrette de ne pas avoir trouvé de visuel plus grand que celui-ci à vous montrer, mais en cliquant dessus vous devriez avoir une vision un peu plus précise du tableau, oui je considère qu’en parvenant à ce niveau de composition l’on peut parler de tableau.
Tous les symboles y sont : enseignes de luxe, de grande distribution, temple de l’argent facile ou de la ruine, les symboles de la consommations moderne, caddies, voitures, les gens, jeunes, vieux, gros, maigres, tous tentant de survivre en sauvant ce qui leur est le plus cher, portable, nourriture, bonbons… Le tout sur les ruines noyées d’une civilisation moderne.
c’est une photo mais les attitudes sont figées, posées, comme sur les tableaux de la renaissance ou les personnages paraissaient comme statufiés pour l’éternité. ce détail déshumanise la photo et contribue à la rendre intemporelle, à s’en détacher pour l’observer avec recul (il en faut du recul, l’original doit bien faire dans les 3 mètres de large !)

Une autre série basée sur la religion est intéressante : Jesus is my Homeboy

Jesus is my Homeboy
© David Lachapelle
Jesus is my Homeboy
© David Lachapelle
Jesus is my Homeboy
© David Lachapelle



Bon, j’ai un anglais assez catastrophique et après quelques recherches sur le Net on pourrait à priori traduire « Homeboy » par : « de mon quartier », « mon ami », « de mon gang », personnellement si je devais le traduire dans un sens compréhensible pour nous autres franchouillards en conservant le petit coté humoristique que je ressens dans ce titre, je pencherais pour « Jésus est mon Coloc’ ».
Dans cette série dont vous pouvez admirer quelques extrait ci-dessus, un bel éphèbe christique nimbé d’une lumière sacrée se ballade au milieu d’une Amérique des quartiers, et c’est tour à tour Marie-Madeleine qui lui lave les pieds, encore Marie-Madeleine à qui il le non-pécheur doit jeter la première pierre, la Cène avec ses apôtres à casquette tatoués qui défilent sous nos yeux.
Toujours avec cette saturation dans les couleurs qui se retrouve quasiment dans toute les créations de Lachapelle (excepté peut-être la série « drunk americans »), cette richesses des détails et cette précision de la pose des modèles.

Je me rends compte en me relisant que les deux séries mises en avant ont des « connotations religieuses », je me dois donc de préciser que c’est loin d’être le cas de toute l’œuvre de David Lachapelle, il y a aussi des série plus trash, justes décalées, sexy (j’ai vu sur le web des gens parler de pornographie, je ne partage pas cet avis), amusantes ou plus graves.

Alors pourquoi subitement l’envie me prends de vous parler comme ça de David Lachapelle deux ans après avoir vu une expo ?
En fait il y a un ou deux mois, lors du sortie du coté de Saint-Germain, je suis passé à la boutique Taschen que je vous recommande chaudement si vous aimez les livres d’art à prix abordable. Bien évidemment, je ne peux entrer dans cette boutique sans en sortir avec au moins un livre à la main !
Vous ne tomberez donc pas de votre chaise de surprise quand je vous présenterai cet ouvrage :

Heaven to Hell
© David Lachapelle – Taschen 2010

Oui, C’est bien la Piéta que j’évoquais en début d’article qui sert de couverture à cet ouvrage ! :)
Ouvrage d’un prix et d’un format plus que généreux : 352 pages – 25.9 x 33 cm – 29.99€
Si toutefois vous ne parveniez pas à vous offrir cet ouvrage et si comme moi vous appréciez le travail de David Lachapelle, je vous invite à vous rendre sur son site, où vous aurez tout le loisir d’admirer son travail quasiment en temps réel et gratuitement !

à noter : Contrairement à mes habitudes l’intégralité des images qui illustrent cet articles sont glanées sur le net à l’exception de celles portant le « © David Lachapelle – Taschen 2011″ qui sont scannées par mes soins sur l’ouvrage Heaven to Hell, ceci s’explique par le fait que la plupart des images de ce magnifique livre sont en « double pages » rendant un scan de qualité impossible.

En quête de quêtes

Après avoir arpenté les ombres d’Avalon aux Cours du Chaos (1), en compagnie de Corwin d’Ambre, et ceci à au moins 4 reprises, avoir chevauché en terre du milieu avec Gimli et Legolas (2), avoir atteint les rivages de l’est en compagnie de Daenerys Targaryen (3), et avoir accompagné un orphelin et son loup réveiller d’antiques dragons de pierre (4), j’ai décidé de me lancé dans une nouvelle quête : défaire le terrible Darken Rahl.

Le amateurs d’Héroïc Fantasy, l’auront compris j’attaque un nouveau cycle : l’Épée de Vérité de Terry Goodkin, j’espère qu’il me comblera autant que les quatre que j’ai cité en introduction et qui sont pour moi des références !

Pour l’instant j’ai attaqué le premier tome, d’environ 1000 pages en format poche, au bout d’une centaine de pages, l’impression de départ est assez positive malgré un scénario hyper prévisible, avec un manque de surprise assez frustrant.

Mais soyons honnêtes, juger un cycle de onze tomes en ayant lu 10% du premier serait pour le moins malhonnête ou partisan.
Donc je vais aller au bout de ce tome, voir si je souhaite lire le deuxième, le troisième et ainsi de suite jusqu’au onzième.

Et une fois ce dernier tome avalé, je vous donnerai mon véritable sentiment.

Pour ceux qui n’auraient pas saisi mes allusions de départ, voici les notes de bas de page avec des liens pour découvrir et peut être apprécier 4 magnifiques cycles.

(1) L’indétrônable et mon premier : Le Cycle des Princes d’Ambre de Roger Zelazny
et oui, je l’ai lu 4 fois en un peu plus de 20 ans :)
(10 Tomes – cycle complet)

(2) On ne le présente plus et pourtant : Le Seigneur des Anneaux de J.R.R Tolkien
(3 tomes – cycle complet)

(3) L’immense Cycle du Trône de Fer de G.R.R Martin
je prie quotidiennement pour que son auteur vive suffisamment longtemps pour le terminer !
(en édition française – 12 tomes – cycle en cours)

(4) Le surprenant Cycle de l’Assassin Royal de Robin Hobb
une femme dans ce monde de brutes !
(13 tomes – cycle complet)

La Mécanique du Cœur

Oui, il ne fait aucun doute que vous connaissez l’album de Dionysos, il y a même peu de chances que vous ayez échappé au clips « Burtonniens qui promotionnent l’album…
Mais avez-vous lu le livre ?


© Mathias Malzieux
visuel : Johan Sfarr et Karim Friha pour autochenille
Adaptation d’andré Palais – Flammarion 2008

Il se lit tout seul, rapidement, son format, la taille des caractères rendent la lecture confortable, ça c’est pour l’aspect « physique ».
Pour le reste, Mathias Malzieux nous entraine dès le départ dans son univers, oubliez toutes vos références, on entre dans l’imaginaire !
Oui mais, un imaginaire ancré dans le réel, les époques, les lieux, certains personnages comme Mélies ou Jack l’éventreur et, j’ose le prétendre, une certaine dose d’autobiographie suffisamment distillée pour ne pas sombrer dans le voyeurisme à  la Voici/Gala.

Tout ceci crée une atmosphère onirique, légèrement steam, pleine de tendresse, d’humour, de mélancolie et de réflexion.
Sans mots compliqués, sans phrases alambiquées…
Et oui, aujourd’hui on peut faire de la littérature sans être condescendant, ni écraser le lecteur sous le poids de son vocabulaire académique. C’est possible et ça existe, Mathias Malzieu vient de le prouver avec brio et poésie.

Pour quelques euros je ne saurais trop que vous conseiller de suivre Little Jack dans ses aventures, avant d’écouter d’une oreille neuve l’album de Dionysos, et si d’aventure, vous étiez allergique à  l’album, le roman peut très bien se lire… en silence, juste troublé peut-être par le Tic-Tac d’un cœur qui bat.

Men in Bike

Vous vous souvenez ?
Il y a un an en octobre je publiais un billet avec le premier Ex-Libris de Bédéphagie, oui celui qui sert aujourd’hui de têtière au blog !
Et bien ce week-end, j’ai eu la chance d’obtenir un exemplaire dédicacé de l’album de Thieum : Men in Bike


© Thieum 2007 – Motos et Motards

You know what ? I’m happy ;)