La Licorne

Avant Galilée (1564-1642), la terre était plate, et l’univers tournait autour. Toute autres considérations sur une planète sphérique, un système solaire ou la théorie de la gravité vous eut valu le bûcher pour hérésie, sans omettre le douloureux passage par la question préparatoire puis la question préalable !
Et si… et si la terre avait été réellement plate ?
Et que suite à des modifications d’ordre métaphysique elle était devenu ronde petit à petit au cours de la renaissance ?
Un peu barré comme concept non ?

Bien, alors comme une planète plate qui se métamorphose est un concept un peu trop gros, appliquons ce principe à l’être humain, mais l’être humain dans sa physiologie profonde.
Au moyen-âge, point d’autopsie réprouvée par l’église, point de microbes non plus, Louis Pasteur ne naîtra qu’en 1822.
Au moyen-âge donc, le corps humain est considéré comme constitué principalement de quatre humeurs différentes : le sang, la bile, l’atrabile et le phlegme ; la maladie proviendrait d’un déséquilibre entre ces dernières; « les sautes d’humeur » viennent aussi de là.
Et si… et si le corps avait été effectivement composé d’humeurs et que suite à des manipulations génétiques doublées d’un peu d’évolution darwiniste nos corps c’étaient peu à peu métamorphosés pour devenir ceux que nous connaissons aujourd’hui ?
Toujours un peu barré comme concept mais plus plausible…
Suffisamment acceptable en tout cas pour en faire un scénario épique et moderne de Bande-Dessinée, j’ai nommé : La Licorne de Mathieu Gabella et Anthony Jean aux éditions Delcourt !

Difficile de mettre La Licorne dans une case pré-formatée, ce n’est pas vraiment du « capes et épées », c’est trop récent pour être du médiéval fantastique et trop vieux pour être du steampunk. Il faudrait presque inventer une case spéciale, genre « Historic Fantasy ».
J’ai découvert La Licorne il y a à peu près deux ans, lors d’une petite rencontre entre Yiunautes du coté de Saint-Germain. Nous échangions nos sentiments sur quelques albums marquants quand Lordstone c’est mis à me faire la promo de cette série, faut croire qu’il a été convainquant, puisque je suis rentré chez moi avec l’album sous le bras et que depuis j’ai investi dans les suivants !

Pour info, trois albums sont déjà parus, et le quatrième et dernier tome (62 planches) ne devrait plus tarder.

Couv La Licorne T1
Tome 1 – Le Dernier Temple d’Asclépios
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
Couv La Licorne T2
Tome 2 – Ad Naturam
© Gabella – Jean – Delcourt 2008
Couv La Licorne T3
Tome 3 – Les Eaux Noires de Venise
© Gabella – Jean – Delcourt 2009

On va pas donner dans le résumé exhaustif ni dans l’analyse poussée du dessin, des tas de sites le font mieux que moi et ce n’est pas mon but, mais si je peux contribuer à vous donner envie de commencer la série, je m’estimerai amplement satisfait, le bonheur est dans le partage.
Comme on ne juge pas un livre à sa couverture voici dans l’ordre, trois planches tirées de chacun des tomes paru, vous pourrez y admirer la qualité du dessin et constater que cette qualité perdure d’album en album, ce qui n’est pas toujours le cas dans la production BD actuelle malheureusement.
J’ai choisi ces planches avec soins pour vous dévoiler très succinctement le scénario de façon visuelle.

planche La Licorne T1
Tome 1 – Le Dernier Temple d’Asclépios
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
planche La Licorne T2
Tome 2 – Ad Naturam
© Gabella – Jean – Delcourt 2008
planche La Licorne T3
Tome 3 – Les Eaux Noires de Venise
© Gabella – Jean – Delcourt 2009

Avertissement : à partir de ce point, on peut parler de SPOIL.

Paris XVIe siècle, Ambroise Paré chirurgien peu orthodoxe puisque formé à la dure sur les champs de bataille royaux, pratique une médecine « moderne », aujourd’hui on dirait invasive, pour cela il est méprisé par les médecins « académiques » qui voient en lui, au mieux un barbier (sa formation initiale), au pire un boucher, en tout cas un ignare indigne de la Faculté qui ne connaît même pas le latin. Pour être honnête, ce mépris est réciproque, Paré n’est guère enthousiasmé par la médecine « astrologique » et ne tient pas en haute estime ses collègues de la Faculté de médecine qu’il considère comme des charlatans passéistes.

Toujours est-il que quand des anatomistes de renom commencent à mourir dans d’étranges circonstances, circonstances d’autant plus étrange que certain d’entre-eux sont déjà sensés être morts depuis plusieurs années, Ambroise Paré se retrouve malgré lui aspiré dans la tourmente d’une conspiration internationale où les deux factions, les Asclépiades et l’Église, s’affrontent dans une guerre manichéenne.
Les uns pour obtenir la suprématie sur l’espèce à l’aide d’une des premières armes bactériologiques a grande échelle, les autres pour sauver les primordiaux et l’espèce humaine de cette menace.

Ah oui.. vous avez noté ? j’ai utilisé le terme « les primordiaux », kesako les primordiaux me direz-vous ?
Le primordiaux vous les connaissez sans aucun doute, il hantent nos légendes : Centaures, Vouivres, Sirènes, Dragons, Hydres, Manticores
Ils sont aussi vieux que l’humanité, peut être plus vieux même. Leur anatomie est semblable à celle des premiers humains, régie par les humeurs, sauf qu’au moment ou Paré intervient dans l’histoire, les primordiaux sont en voie de disparition, en effet une espèce ne peut survivre sans l’autre et malheureusement comme l’espèce humaine mute, les primordiaux s’éteignent.
Les Asclépiades, société secrète de médecins tenants de l’anciennes médecine « humeur + astrologie », démontrent à Ambroise Paré que quelqu’un, non seulement joue avec l’anatomie humaine, mais en plus créé un virus à partir du venin de l’hydre : la vermine, capable de décimer tous les primordiaux et de déclencher une pandémie chez les humains.
Le salut ne peut venir que d’un primordial : La Licorne.

La Licorne conte donc leurs aventures, de France au nouveau monde en passant par Venise…

Bien entendu comme dans tous les bons romans épiques nous avons les ingrédients nécessaires à une intrigue trépidante : Médecins influents, légendes vivantes (Nostradamus ou Léonard de Vinci), sociétés secrètes, méchants très très méchants, agent double, traîtres, pontifs retors, courses poursuites, combats, sex… ah non, pas de sexe… Comme quoi une bimbo à gros seins n’est pas toujours indispensable à la qualité d’un récit !

Pour les amateurs d’albums « avec bonus », notez que les tomes 2 et 3 en première édition sont fournis avec un cahier graphique de 8 pages. Je n’ai malheureusement que le tome 3 en première édition, mais ça me permet de vous en montrer deux extraits de belle facture :

Cahier La Licorne T3
Tome 3 – Cahier exclusif première édition
© Gabella – Jean – Delcourt 2006
Cahier La Licorne T3
Tome 3 – Cahier exclusif première édition
© Gabella – Jean – Delcourt 2008

Vous aimez les belles intrigues n’hésitez-plus, foncez vous offrir La Licorne !

Comments

  1. Light dit :

    Gnii, j’avais déjà hésité plusieurs fois devant ces très beaux albums… Si mon orc préféré les conseille, je crois que je vais sauter le pas ^^

  2. fif dit :

    je les suis depuis le début et ton article me donne envie de les relire!!!
    Light tu peux y aller sans te poser de questions cette série est vraiment au top!!!

  3. fif dit :

    Tiens regarde le blog d’Anthony Jean, c’est tout simplement splendide!!!
    http://anthonyjean.canalblog.com/
    La bise

  4. Badiuth dit :

    Héhéhé merci merci :)

    Fif je te prépare un article sur je Suis Légion, tu vas craquer, tu vas craquer, tu vas craqueeeeer !!!
    d’ailleurs je vais même te faire « pré-craquer », tu sais que c’est Lauffray qui a dessiné le premier chapitre des « Chroniques de Légion » ?
    héhéhé…
    Je suis démoniaque !

  5. Badiuth dit :

    Pffff… Fif !
    Le lien pour le blog d’Anthony Jean est dans l’article, tu as lu en diagonale, affreux !

  6. fif dit :

    Acheté et deja lu les chroniques de legion!!!! et c’est du tout bon, un poile court à mon gout, un bon tome de mise en place, mais graphiquement les planche de Lauffray M sont à tomber!!!
    Nan nan j’ai pas lu en diagonale du tout, j’ai simplement pas cliqué sur le nom… donc j’ai pas vu le liens…
    héhé

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